A l’enfant que j’étais

Cher toi,

Tu as 7 ou 8 ans, et tu as l’impression que personne ne peut comprendre ce que tu vis et ressens. Tu as honte, peur, tu tais une tragédie et t’enferme peu à peu dans la colère, le déni de toi-même et tu n’oseras pas te confier à ceux qui t’entoure.

Tu vas grandir, avoir souvent envie d’exploser mais sans oser le faire de peur que l’on devine ce secret qui te fait si honte et si mal, si coupable.

Tu vas te réfugier dans ton imaginaire, dans la bouffe, dans tout en fait. Tu vas laisser les autres te faire devenir une victime, avoir l’impression d’être nulle, responsable.

Tu vas prendre du poids, avoir des notes de plus en plus basses. Au point de devenir obèse, au point de renoncer à tes rêves d’études de médecine pour t’orienter vers un BEP.

Mais crois moi, ta vie n’est pas finie. Tu trouveras la force d’avancer. Un jour, tu trouveras même la force d’avouer l’impensable, de te libérer du poids d’un fardeau qui n’aurait jamais dû t’incomber.

Tu trouveras que tes parents prennent les choses trop à la légère. Parfois, tu les détesteras de t’avoir si peu soutenue, de t’avoir dissuadé à porter plainte, d’avoir pris ta souffrance à la légère.

Parfois, tu t’en voudras de n’avoir pas eu la volonté d’aller jusqu’au bout des démarches que tu entamais, pour reprendre ta vie, ta scolarité, ton poids en main.

Je voudrais juste que tu saches que tout cela n’a pas d’importance. Vis, aime, ne cesse jamais de rêver.

Tu sais, même à 30 ans, tout sera encore là. Avec en plus, les regrets des choses que tu n’auras pas faites par peur ou manque d’estime de tes propres capacités.

Sois forte. Ne laisse personne te faire croire que tu mérites de souffrir, que tu es responsable de choses que d’autres te feront subir.
Ne laisse personne te faire croire que tu est moins que rien, que tu ne mérites ni d’être heureuse, ni d’être estimée.

Parce que c’est faux. Tu mérites le meilleur après avoir vécu le pire. Tu mérites qu’on reconnaisse ta force après les épreuves qu’une enfant n’aurait pas dû avoir à traverser.

Sois forte. Sois vraie. Garde toujours cet optimisme, ce sourire qui te caractérise. Garde cette foi qui te pousse à croire en l’humain, en la bonté, en la magie. Ces qualités seront parfois des faiblesses, mais aussi tes plus grandes forces.

De très loin, je te regarde et je ressens tellement d’admiration pour tout ce que tu as fait malgré les difficultés.
Parfois, il me faut me rappeler ce que tu as vécue pour m’obliger à faire preuve d’autant de force et de courage.

Sois toi, tout simplement. Et n’oublie pas d’être heureuse.

4 commentaires sur “A l’enfant que j’étais”

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