M. Le Président,
Je n’ai pas voté pour vous au premier tour des présidentielles. Je trouvais votre programme bien trop beau pour être vrai, et j’avais l’impression que vous étiez déconnectés des réalités de la vie des français.
Et pourtant, dans ma famille, certains sont pro-LREM.
Je me suis penchée un peu plus sur votre programme au deuxième tour, parce que je savais que je voterais pour vous pour faire barrage au FN et je voulais trouver des bonnes raisons de penser que vous étiez mieux qu’eux.
Certaines de vos mesures ont emportées mon adhésion et celle d’une majorité de vos électeurs : le fait de faire de l’égalité hommes-femmes et de l’inclusion scolaire vos grandes causes du quinquennat, votre promesse du vote de la PMA pour toutes….
J’entends encore votre « aucun enfant sans avs à la rentrée » qui m’a, contre toute logique, fait croire que oui, le handicap et l’inclusion scolaire de nos enfants étaient un chantier d’importance et qu’enfin, les choses allaient changer.
Quasi deux ans depuis votre élection, et le retour à la réalité est rude.
L’égalité hommes-femmes n’existe pas. Rien de concret, et, pire, vous laissez des gens de votre propre groupe se permettre un sexisme et une homophobie crasse.
Nous n’oublierons pas , M. Le Président, que vous n’avez jamais pris aucune sanction envers vos élus malgré des propos ou attitudes réprimandés par la loi.
Vous avez laissé voté une loi, par l’entremise de Marlène Schiappa, qui a rendu la prise en compte des violences sexuelles, et plus encore celles des enfants, encore plus compliquées.
Désormais, un accusé s’en sortira s’il dit qu’il n’avait pas conscience qu’il commettait un viol.
Désormais, des pédophiles s’en sorte avec une requalification en « agression sexuelle » d’un viol parce que les juges considèrent qu’à 11, 12 ou 13 ans, on peut être assez mature pour donner son consentement…
Nous n’oublierons pas, M. Le Président, que vous aurez aidé les violeurs et pédophiles à agresser en toute impunité.
Vous laissez traîner le vote de la PMA pour toutes, laissant le champ libre aux homophobes.
Les agressions homophobes n’ont jamais été si nombreuses que depuis votre élection.
Vos propres députés se permettent des propos homophobes sans être inquiétés.
Étrangement, les votes de lois permettant d’abroger certaines libertés ou pour abaisser nos pouvoirs d’achats sont rapides.
Nous n’oublierons pas, M. Le Président, que vous aurez montré finalement soutenir l’homophobie.
Vous avez laissé voté des lois qui restreint l’accès des handicapés aux logements. Vous avez abaissé l’obligation de 100 % de logements accessibles à 10 %.
Nous n’oublierons pas, M. Le Président, votre mépris du handicap et votre volonté de le reléguer à quelques ghettos à l’abri des regards.
Vous avez laissé des établissements permettant l’accueil des enfants handicapés fermer. Vous avez stoppé les emplois aidés qui étaient les principaux vecteurs d’emplois d’AVS sans proposer de réelles solutions derrière.
Vos AESH sont un miroir aux alouettes pour cacher la réalité du terrain : de moins en moins d’enfants scolarisés dans des conditions correctes.
Nous n’oublierons pas, M. Le Président, votre mépris pour les enfants handicapés et votre volonté de les exclure de notre société tout en les utilisant de façon mensongère pour votre comm.
Vous avez laissé voté maintes diminutions d’impôts et taxes au profit des ultra-riches et des grosses entreprises quand dans le même temps, vous laissiez voter la baisse des APL et la hausse de certaines taxes et certains impôts pour les classes moyennes et pauvres.
Nous n’oublierons pas, M. Le Président, votre mépris de la classe « inférieur » et votre collusion avec les riches, vous qui aviez promis pourtant d’être le Président du peuple.
Vous avez laissé le mouvement des Gilets Jaunes prendre une ampleur sans précédent, sans intervenir, en multipliant les piques pour le mener à un mouvement de désespoir qui n’hésite plus à faire preuve de violence.
Et vous avez attendu cette violence pour enfin réagir, non par des actes et des promesses, mais par des menaces et des mensonges.
Nous n’oublierons pas, M. Le Président, que vous avez décidé de vous comporter en petit dictateur en votant la loi anti-casseurs qui n’est anti-casse que de nom. Elle vous donne le pouvoir de choisir qui pourra manifester.
Nous n’oublierons pas que vous êtes le président qui a bafoué la Constitution en retirant au peuple le droit de se battre contre l’oppression.
Nous n’oublierons pas que vous êtes le président qui a déclaré la guerre à son peuple qui se plaignait juste d’être écrasés de taxes et de ne plus pouvoir vivre.
Vous avez multiplié les piques envers les français, ces gaulois réfractaires, hostiles à tous changements, feignants….
Nous n’oublierons pas, M. Le Président, votre mépris envers le peuple qui vous a élu et qui, par les impôts, vous permet d’abuser de l’argent des contribuables.
La liste est encore longue, M. Le Président.
Vous avez détruit notre système de santé publique en multipliant les coupes budgétaires, entraînant dans les deux dernières années des scandales sanitaires d’ampleur, avec des urgences et des hôpitaux saturés, des médecins présurés, des patients qui meurent.
Vous avez détruit notre école publique, en multipliant les coupes budgétaires, en permettant la fermeture de classes alors que les classes sont surchargés, en permettant que des non-profs puissent enseigner sans avoir appris à le faire.
Votre réforme du lycée et de Parcours Sup est une honte, qui hypothèque l’avenir de nos enfants et montre votre volonté de réserver les grandes écoles à une élite déjà bien trop favorisée.
Vous avez détruit notre système de solidarité.
Votre hausse de la prime d’activité neutralisé par la baisse des APL que cette hausse entraîne.
Votre baisse des APL qui n’a pas été compensé, comme promis, par une baisse des loyers hormis dans les HLM puisque rien n’y obligeait les propriétaires privés.
Vous avez détruit notre système judiciaire qui était déjà bien en difficulté en rendant l’accès à la justice plus difficile.
Vous avez permis une hausse de la précarité pour les parents solos, en permettant que les pensions alimentaires soient désormais gérer par les CAF, avec des barèmes opaques, et sans réelles possibilités de s’y opposer.
Et dans le même temps, vous permettez au parent défaillant de se défausser complètement de ses responsabilités en s’en déchargeant sur l’État. Tout en vous plaignant du « pognon de dingue » que coûte les aides sociales.
Vous avez préféré le capitalisme à l’écologie.
Vous qui promettiez l’arrêt du glyphosate, la taxation des émissions de gaz à effets de serre dans un procédé « pollueur = payeur »…
Vous avez finalement exonéré les plus gros pollueurs de ces taxes, cédé aux lobbies en permettant l’utilisation des pesticides problématiques et en permettant des chasses et des techniques de chasses qui sont pourtant proscrites et déconseillées.
La liste est longue, M. Le Président.
Et malgré mon relatif jeune âge (j’ai 38 ans), je n’ai pas le souvenir d’un Président qui aura autant fait de casse sociale, judiciaire et économique en France.
Je n’ai même pas le souvenir d’un Président qui aurait réussi à se mettre à dos la majorité des français : Les professionnels du soin vous haïssent, les professionnels du droit vous détestent, les personnels de l’éducation Nationale n’en peuvent plus, les écologistes, les entrepreneurs, les retraites, les parents, les handicapés, les chômeurs….
Il vous reste 3 ans au pouvoir, M. Le Président.
Et il serait temps d’arrêter.
D’écouter.
De prendre acte.
Et d’agir.
Faites le ménage dans le mille-feuille administratif qui gangrène notre pays. Harmoniser les procédures.
Il est anormal que d’une MDPH à une autre, les documents, aides et autres soient différents.
Faites le ménage dans vos fonctionnaires d’État.
Trop d’élus, trop de postes inutiles, trop de copinages.
Faites le ménage dans les dépenses publiques.
Arrêtez de permettre aux élus et aux entreprises de s’enrichir sur le dos des français.
Arrêtez de permettre le vote d’augmentation pour les élus alors même que vous demandez des sacrifices au peuple.
Faites le ménage dans les lobbies.
Plus aucun financement des lobbies : chasse, pharmaceutiques… Tout le monde aux mêmes règles.
Le scandale Fakemed montre un réel problème quand des traitements qui n’ont fait aucune preuve scientifique continuent d’être encensés et remboursés alors que les règles de remboursement sont claires, et qu’on dérembourse à tout va des traitements qui ont une efficacité, eux, mais jugée pas assez importante.
Faites le ménage dans les dépenses publiques.
A quel moment les budgets de l’armée ou de l’industrie sont prioritaires sur la santé et l’éducation ?
A quel moment trouvez vous normal d’utiliser le budget de l’écologie pour d’autres choses, alors même qu’il reste tant à faire à ce niveau là ?
Arrêtez de demander aux pauvres, aux classes moyennes de payer.
Arrêtez de demander à l’éducation Nationale et à la Santé de réduire leur coût pour vous permettre de financer les multinationales qui sont loin d’être déficitaires.
Arrêtez de taxer à tout va pour récupérer de l’argent si mal utilisé.
Nous payons des impôts sur nos salaires alors que nous payons déjà, via nos employeurs, de nombreuses taxes.
Et une fois ces impôts payés, nous payons encore des impôts sur nos retraites, nos successions, nos placements financiers…
Combien de fois devrons nous encore payer sur nos salaires ?
Les propriétaires payent une taxe d’habitation, puis une taxe foncière, un crédit et des taxes sur ce crédit. Et leurs enfants devront encore payer des taxes sur un bien déjà largement taxé.
A quel moment trouvez-vous normal qu’à la fin de notre vie, nous aurons payés quasiment plus de taxes et d’impôts que ce que nous aurons effectivement touchés ?
Arrêtez de casser nos biens publics. Vous baissez les budgets, les transports et autres ne peuvent plus entretenir correctement. Puis vous vendez dans le public qui, eux, se font un « pognon de dingue » avec ce matériel public. Il suffit de voir le scandale des autoroutes…..
Les français sont fatigués. Fatigués d’être présurés, fatigués d’être méprisés, fatigués de devoir toujours faire plus avec de moins en moins.
En un mot comme en cent, arrêtez, M. Le Président, de vous croire supérieur. Arrêtez d’être con et commencez un peu à écouter. Écouter non pas ceux qui vous abreuvent d’argent, mais le peuple. Ce peuple que vous êtes censé représenter, aider et protéger.
Et non pas mépriser, voler et frapper.