Nous avons testé l’internat

Je l’ai vaguement évoqué sur ma page facebook à quelques reprises, mais l’an dernier, pour l’année de CM1 de Gremlins, nous avons fait le choix de l’internat.

Souvent, les gens ont de l’internat l’image d’un lieu froid, au cadre militaire, où les enfants doivent être au garde-à-vous.

J’ai été en internat pendant plus d’un an quand j’étais en BEP, et j’en gardais, pour ma part, un très bon souvenir : entre fous rires, bêtises et amitiés…. Une sorte de colonie en plus stricte, et où j’ai rencontré celui qui est devenu mon meilleur ami.

En CE2, Gremlins a commencé à montrer des petits soucis de comportements. Il défiait l’autorité, s’était mis à négligé son travail scolaire.
Dans un premier temps, nous avons parlé. Puis sévit. Puis j’ai finalement cherché à comprendre comment mon fils qui jusqu’à présent n’avait jamais eu de vrais soucis à l’école en arrivait à devenir LE garçon qui fiche le bazar.

Impossible de le faire parler. Jusqu’à ce jour où il a dit cette phrase, très révélatrice « Vous arrêtez pas de vous occuper de Tisinge alors qu’il fait plein de bêtises ».

Sur le coup, j’ai été sous le choc. Un peu hébétée, un peu en colère.
Cette année là a été l’année où l’hyperactivité et le TOP de Tisinge a été diagnostiqué, l’année où il a menacé de se jeter par la fenêtre de sa classe en plein cours m’obligeant à accourir et à admettre que je ne savais plus quoi faire, et où nous avons fini aux urgences, dépassés.

J’ai eu la bonne réaction de ne pas répondre ni réagir de suite. J’ai seulement répondu à mon aîné que j’avais besoin de réfléchir à ce qu’il venait de me dire.
Le soir même, il partait chez son père pour la semaine.

Autant vous dire que j’ai passé la journée à cogiter.
J’ai fini par comprendre que, effectivement, ça ne devait pas être facile d’être l’aîné d’une fratrie de 3 où deux enfants ont des besoins particuliers. Que certainement, nous le délaissions un peu.

Je ne savais pas trop quoi faire, d’autant que cette phrase venait pendant une discussion véhémente suite à un énième problème à l’école où je lui avais dit « Si tu continue, je t’envoie en pension », sans le penser vraiment.

Puis finalement, j’ai pensé que ça pouvait être une solution. Pas une punition, non. Mais l’internat pouvait lui permettre de s’éloigner de l’atmosphère pesante de la maison, de ce frère qu’il ne supportait plus.
Et nous permettre de nous retrouver le week-end dans un contexte plus cool.

Quelques recherches et je découvre qu’il existe à une centaine de kilomètres de chez moi un internat qui accueille les primaires.

Le vendredi soir, donc, je l’appelle chez son père, à qui j’ai soumis mon idée au préalable.
Et je lui en parle.
Lui propose d’y réfléchir, de parcourir le site internet de l’école avec internat.

En quelques jours, c’était plié, il rêvait d’y aller. « Je n’aurais pas à supporter Tisinge »

Après une pré-inscription, un entretien de motivation avec le directeur adjoint et un peu d’attente, il a été très heureux d’apprendre qu’il était accepté.

Je ne vous parlerais pas de l’organisation qu’il a fallu mettre en place, nous, parents, concernant les trajets vers l’internat.
Juste que nous partions à 6h45 le lundi matin pour un début de cours à 8h30.
Et que nous le récupérions le vendredi soir.
Que pendant un an, la résidence alternée a été un peu bancale mais fonctionnelle malgré tout.

De son côté, l’expérience a été concluante.

Il y a bien eu des moments difficiles. Ces moments où la maison familiale et surtout ses parents lui manquait. Ces moments où il avait l’impression d’être puni pour rien et malheureux. Ces moments où, lors de l’appel du mercredi soir, il pleurait un peu.

Mais il y a eu aussi énormément de positif.
Il a appris a être bien plus autonome. A vivre en collectivité.

Le gros point positif de cette école, c’est sa façon de voir les enfants et de respecter leurs rythmes.
Le matin, les apprentissages fondamentaux jusque 11h30. Pause déjeuner puis musique pendant 1 à 2h. Et reprise des apprentissages fondamentaux vers 16h pour une heure trente.

Beaucoup de musique, donc. L’école a son orchestre, fait des élèves. Chaque nouveau arrivant doit choisir un instrument de musique sur lequel il apprendra à jouer pendant toute sa scolarité.

Gremlins, après écoute des différents instruments proposés, a choisi le violon. Et il a adoré !
Il y a trouvé un plaisir, une écoute et une concentration qui a vite été remarqué par son prof qui nous a ensuite proposé de lui donner des cours particuliers en plus le vendredi soir, tellement il le trouvait doué, à notre grand étonnement.

Pendant un an, notre fils a fait un peu plus de 7h de musique par semaine.
L’internat, c’est un coût certain. Mais nous n’avons jamais regretté cet essai.
Et pendant quelques semaines, Gremlins a même hésité à entamé sa 6eme en internat, avant de décider de revenir auprès de nous parce que nous lui manquions quand même un peu trop, à mon grand hypersensible.

Finalement, hormis le coût, je dirais que le seul point négatif de l’internat, c’est que Gremlins a été un peu perdu en arrivant en 6eme du coup.
A l’internat, il n’y avait pas de devoirs, tout était sur le temps scolaire. Les cahiers restaient donc en classe.
En 6eme, ce n’est pas du tout pareil, et le retour à la normalité est un peu rude pour lui.

Nous avons fait le choix aussi de pérenniser l’apprentissage du violon. Il y trouve du plaisir, et c’est un plus pour lui et son estime, même s’il ne le voit pas pour le moment.

Il n’a malheureusement pas été retenu pour aller au conservatoire. Il a donc fallu que nous l’inscrivions dans un collège privé qui avait une option musique et une classe adaptée à cet apprentissages.

Coup de bol, sur les 2 collèges ayant cette possibilité, l’un des deux est à 5 min à pieds de la maison. Il rentre manger tous les midi, une pause bien utile pour souffler un coup.

En attendant, l’internat lui a permis de souffler un an, une année qui a été la plus compliquée sur le plan du handicap et ses conséquences de Tisinge sur notre famille.
Il a été loin du stress, de l’énervement, et clairement, rien que ça, c’est juste super.

Ça lui a aussi permis d’apprendre à jouer un instrument, et pas n’importe lequel, puisqu’on m’a dit que c’était un des instruments assez compliqué à prendre en main.

Et a nous, cela nous a permis de nous concentrer sur les enfants présents la semaine, et sur lui un peu plus le week-end.

Vidéo de mon loulou pendant son audition au conservatoire, pour lequel il s’est mis une pression monstre.
Dès la première fausse note, il a un peu perdu ses moyens. 
Et il a trouvé qu’il avait été nul…. Malgré les dénégations de tous !

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