Mes addictions, petit bilan

Je vous ai déjà parlé à plusieurs reprises de mes problèmes d’achats compulsifs et des envies alimentaires elles aussi compulsives, qui me pourrissaient la vie.

Je vous ai dit que j’avais décidé de me prendre en main, et que, pour ce faire, j’avais pris la décision d’être suivie dans un centre médical dédié aux addictions.

Ca doit faire presque deux ans maintenant que j’y suis suivi, même si j’ai fait une pause pendant toute ma grossesse, trop épuisée et pleine de contractions pour y aller.

Et finalement, ça a donné quoi ?

Et bien, niveau budget, je vois une net amélioration.

Avant, si j’avais envie d’acheter un truc, je n’arrivais pas à ne pas le faire. J’avais beau me raisonner, trouver mille bonnes raisons pour ne pas faire d’achats, ne pas avoir d’argent, peu importe…
Je finissais toujours par craquer, tant je ressentais un malaise à résister à la pulsion d’achat.

Mes finances étaient au plus mal. J’avais un budget assez serré et je me retrouvais avec des frais bancaires énormes et des dettes à cause des achats.

L’infirmière psy qui me suit au centre d’addictologie m’avait dit que, aussi bien pour les achats que pour la nourriture, il ne faut pas raisonner en termes de « Je ne dois pas », trop négatif et engendrant trop de frustration, ce qui amène à craquer plus facilement.

Pour elle, si j’avais envie d’une tablette de chocolat, je ne devais pas me dire « non, je ne dois pas aller en acheter » mais plutôt aller l’acheter en me disant « bon, je l’ai acheté, on verra si j’en mange ».


Et de ne surtout pas culpabiliser si je craquais.
D’ailleurs, le centre de soins post by-pass m’avait dit la même chose concernant les pulsions alimentaires : ne surtout pas culpabiliser pour ne pas entrer dans un cercle vicieux : je culpabilise – je mange pour compenser – je culpabilise d’avoir compenser…

J’avais aussi pris sur moi pour aller voir mon banquier, que j’évitais au maximum jusque là, malgré ses appels pour donner l’alarme.
Je me suis permis de lui dire que je n’y arrivais pas, que c’était la cata, et que je ne savais pas comment en sortir, de ce budget que je ne maîtrisais pas.

Mon honnêteté a payé puisque loin de me faire la morale et de m’enfoncer, comme il aurait été en droit de le faire (je faisais l’autruche depuis près de deux ans quand même, depuis mon arrivée dans sa banque!), il m’a épaulé.
Déjà, en transformant ma convention de compte afin que je n’ai plus trop de frais.
En me restituant une partie des frais bancaires prélevés dans l’année.
Puis en me donnant des pistes de réflexions pour réussir à gérer mon budget.

Depuis, il est toujours joignable et à l’écoute, par mail ou téléphone direct, et j’avoue que je n’ai plus aucuns soucis à l’appeler pour parler de mes finances.

La route a été longue mais je suis assez fière de dire que depuis maintenant près de 4 mois, je n’ai jamais plus dépassé mon solde (je n’ai pas de découvert autorisé), et j’arrive même à avoir de l’argent encore sur mon compte en fin de mois, ce qui est miraculeux parce que je partais de très, très loin !

Les dettes que j’avais à cause de chèques ou prélèvements impayés sont en passe de n’être plus qu’un mauvais souvenir. Il me reste actuellement 250€ de chèques impayés à rembourser (ce qui sera fait d’ici fin février) et je n’aurais plus aucune dette, ni interdit bancaire.

Maintenant, la première chose que je fais le matin, c’est de checker mon compte, et de pointer les opérations sur un logiciel que j’utilise et sur lequel je note absolument toutes mes dépenses.
Grâce à ça, je sais toujours exactement quel est mon solde, même quand l’opération n’est pas encore passé sur mon compte.

En gros, en début de mois, je note mes rentrées d’argent et charges fixes, ce qui me donne ensuite le solde de ce qu’il me reste après que les charges obligatoires ont été payées.
Puis, chaque jour, je note les dépenses (ou rentrées) que j’ai fait. Le solde se recalcule automatiquement et je sais toujours de combien je dispose et combien je peux dépenser sans me mettre dans le rouge.

4 mois que ça dure, et depuis ce mois-ci, j’arrive même à mettre de l’argent de côté, pour moi et les enfants.
J’ai décidé de le mettre dans des pots transparents, ce qui me permet de « voir » cette épargne, ce qui me contente grandement (oui, j’avoue, on a les satisfactions qu’on peut).

Côté alimentaire, j’avais réussi à stabiliser mon poids et à calmer les pulsions. Puis la grossesse est passée par là.
Avec les nausées et vomissements, j’ai perdu près de 6 kg sur les 5 premiers mois, je ne mangeais plus rien, bref, la cata, comme pour mes autres grossesses.

Mais comme j’avais une dizaine de kilos à perdre, je me disais que c’était tant mieux finalement.

Jusqu’à ce qu’on me conseille un traitement pour les vomissements, qui a super bien marché. Tellement bien que mon appétit est revenu en flèche et que j’ai repris 5 kilos sur les 4 derniers mois de ma grossesse. GLOUPS

J’ai essayé de me rassurer en me disant qu’une fois PetitPépin né, une partie de ces kilos disparaîtront forcément.
Sauf que j’ai des fringales énormes, tout le temps faim. Mais vraiment faim !
Les nuits pourries, la fatigue, tout cela ne doit pas aider
Et que j’imagine bien que si l’accouchement m’a certainement permis de perdre du poids, j’ai du tout reprendre.

J’imagine parce que je n’ai pas eu le courage de me peser depuis mon accouchement. Je préférais ne pas savoir.

Mais là, fini, j’ai décidé de ne plus me voiler la face.
Je ne suis pas encore remontée sur la balance. J’attends un peu, car j’ai repris rendez-vous avec le centre d’addictologie.
Je me pèserais pour la 1ere fois le jour où j’irais, soit vendredi prochain.
Ça me donnera une base pour initier la perte de poids et l’opération « je me remuscle »

J’ai également déjà pris rendez-vous avec ma sage-femme pour la rééducation périnéale (que, honte à moi, je n’ai jamais fait après mes autres accouchements alors qu’il y a vraiment besoin).

J’ai aussi l’intention de me remettre au sport avec le vélo d’appartement (que je compte acheter pendant les soldes).
Mon but : arriver à faire au moins 2, mais dans l’idéal 3 séances d’une heure par semaine.

En gros, je dirais que côté argent, le bilan est positif, puisque je peux désormais envisager des grosses dépenses, même pour de simples loisirs, sereinement, tout en sachant que le loyer sera payé et que j’aurais de quoi manger jusqu’à la fin du mois.

Côté nourriture, ça reste tendu.

Mais un pas à la fois. Je partais déjà de loin pour l’argent et j’ai réussi en moins de deux ans à des résultats que je n’aurais même pas osé rêvé.
Alors bon, le reste finira par suivre !

5 commentaires sur “Mes addictions, petit bilan”

  1. J’aime te lire, tu es vraiment transparente, et souvent c’est un défaut mais là c’est un vrai compliment, tu es consciente, loin d’une image, tu es vrai. Je suis contente pour toi <3 je te souhaite vraiment de réussir. Je suis passée par là aussi, je fais zéro waste j'ai lu zero déchet de bea johnson, et aussi famille presque zero déchet, simplicité volontaire et cela m'a beaucoup aidé pour me reduire <3 bonne chance

    1. Il m’a fallu longtemps ! J’utilise un logiciel pour tenir mon budget, qui me calcule automatiquement ce qu’il me reste exactement.
      Je m’oblige chaque matin à regarder mon compte et à pointer sur mon logiciel les opérations.
      Et chaque soir, je rentre chaque dépense, retrait…
      Rien que ça, ça m’a beaucoup aidé !

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