La colère

harcelement-scolaire
http://educonseil-leblog.com/2013/01/18/ecole-eleve-college-lycee-harcelement-scolaire/

 

Paula est une jeune femme un peu solitaire, timide, dans sa bulle.
Elle vient de déménager et commence un nouveau travail, avec de nouveaux collègues.
Paula est du style à passer sa pause café à bouquiner dans son coin, et sa pause déjeuner à aller se balader sur le bord du fleuve.
Elle a donc du mal à sympathiser avec ses collègues, qui ont du mal à comprendre qu’elle ne soit pas plus extravertie, plus avenante.
Pourtant, Paula ne cherche pas à s’isoler et parle volontiers à tout le monde. Elle a d’ailleurs lié connaissance avec quelques collègues d’un autre service, avec qui le feeling passe bien.

Mais c’est trop pour ses collègues, qui voient là une bonne occasion de s’amuser.
Ça commence par des piques sur son physique, ses remarques, son travail.
Pourtant, Paula travaille bien, n’est pas vilaine et si elle n’est pas à la pointe de la mode, elle reste dans un style basique plutôt sympa.
Ça continue par des taquineries : ses dossiers qui disparaissent, un café malencontreusement renversé, l’oubli de l’avertir de certaines réunions.
Puis on commence à la bousculer un peu « pour rigoler »

Paula n’en dort plus. Elle est sur les nerfs, se demande ce qu’elle a fait et ne comprend pas comment faire pour améliorer la situation.
Elle se dit que ce ne sont que des taquineries, rien de bien méchant, mais ça la mine.
Elle fini par s’en ouvrir rapidement à son médecin qui lui prescrit un traitement pour l’aider à avoir moins de maux de tête et de ventre à cause du stress.

Puis un soir, lors d’un repas en famille, alors que le banal « et toi, ça va au boulot ? » est demandé, Paula fond en larmes. Elle raconte qu’elle part au travail la boule au ventre. C’est trois fois rien mais ça la stresse et elle ne se sent pas bien.

Sa famille, ses amis, tous crient au scandale : non, ce n’est pas rien. Ça s’appelle du harcèlement. Il faut en parler aux supérieurs, faire intervenir les syndicats s’il faut, mais ne surtout pas rester ainsi.

Paula écoute les conseils et le lendemain, décide de prendre son courage à deux mains et d’en parler à son supérieur, afin qu’une mise au point soit faite, afin de remettre les pendules à zéro.

Son supérieur l’écoute. Puis lui répond que, bon, c’est pas si grave. Et puis, ça n’arriverait certainement pas si elle faisait plus d’effort pour s’intégrer, pour copiner avec ses collègues.

Paula ne sait plus quoi en penser. Elle est peut être effectivement en partie responsable..

Un jour, une collègue la bouscule un peu plus fort, Paula se cogne au mur et se fait un bleu.
Elle n’en parle pas. Peut être que sa collègue n’a pas fait exprès ? Et puis, elle aurait du se pousser pour lui laisser le passage, non ?

Jour après jour, Paula continue à venir au travail, un travail qu’elle adore, mais avec la boule au ventre.
Elle dort de moins en moins, maigrit. Son caractère devient plus sombre, plus renfermé.

Puis un jour, c’est le drame de trop. Aujourd’hui, plusieurs de ses collègues l’ont pris à parti. Pour des broutilles. Paula n’a plus voulu les écouter et a tenter de s’éloigner.
Mais ils ne lui ont pas donné cette chance. Deux d’entre eux la maintiennent contre un mur pendant qu’un troisième se permet de l’insulter tout en lui assenant des petits coups sur les bras, les cuisses, le crane, des endroits relativement peu visibles, finalement.
Ils la font trébucher, se moque d’elle puis l’abandonne ainsi, vaincue.

Paula a été victime de harcèlement, et d’agression. Elle est une victime, et ses collègues, des agresseurs.
Quand elle en parlera à des amis, sous le choc, on lui conseillera d’aller porter plainte.

Elle déposera une plainte pour harcèlement, coups et blessures et pour non assistance à personne en danger.

Pour le harcèlement moral, ses collègues encourent 2 ans de prison et 30 000 € d’amende.
Pour les coups et blessures, la peine encourue peut aller jusqu’à 3 ans de prison et de 750 € à 45 000 € d’amende.
Pour la non assistance à personne en danger, 5 ans de prison et jusqu’à 3000 € de d’amende.

La police, les médecins, la famille, les amis, les autres collègues. Tout le monde soutiendra Paula.
On fera même peut être grève pour dénoncer ça.
Elle aura peut-être le droit à un article dans les journaux.

Personne ne songera, hormis les coupables, à lui dénier son statut de victime. Personne ne pensera que peut être que c’est aussi sa faute, non ?

Vous êtes d’ailleurs certainement horrifiés par ce que vit cette pauvre Paula. Vous aussi, vous lui auriez conseillé de porter plainte, non ?

Alors pourquoi, en France, les mêmes faits sur un enfant sont-ils considérés comme des taquineries sans gravité qui ne devrait pas faire de vagues ?

Paula, c’est mon fils.
Il aura 8 ans dans un mois.
Ses collègues, ce sont ses camarades.
Sa hiérarchie, le directeur de l’école.

La seule différence entre Paula et Gremlins, c’est qu’on lui a dénié le statut de victime.
On a minimisé ce qu’il a vécu.
On m’a dit que ce n’était pas du harcèlement, juste des taquineries d’enfants.
On m’a dit que ” ce n’était pas une agression, voyons ! On parle d’enfant, Mde Débordée !!! ”

La différence entre Paula et Gremlins, c’est que nous n’avons pas eu le droit de porter plainte, puisque ses agresseurs sont mineurs.
Nous n’avons pu que déposer une main courante pour harcèlement. Main courante qui, on le sait, ne sera que peu d’effet.

La différence entre Paula et Gremlins, c’est que lui n’aura aucun soutien, hormis famille et amis.
Les voisins, les autres parents d’école, tous remettrons sa parole en doute. Tous nous dirons que “Ce ne sont que des enfants” et que ” en même temps, il a tendance à rester à l’écart, ne pas s’intégrer au groupe, donc, c’est normal que les autres le taquinent ”

La différence entre Paula et Gremlins, c’est que Paula, c’est une adulte, qui est normalement capable de se défendre.
Gremlins, lui, est un gamin de 8 ans. Qui attends comme tout enfant d’être protégé par les adultes.

Certains ou certaines d’entre vous ont certainement suivi tout ça sur facebook et twitter depuis quelques jours.

On nous a reprochés d’avoir alerté les services de police et d’avoir déposé une main courante.
On a dit à mon fils que les autres enfants avaient niés, que c’était sur qu’ils disent la vérité alors « tu est sur que c’est bien x, y et z qui t’ont fait ça, parce que c’est très grave de mentir ! »
On lui a également dit qu’il était trop sensible, qu’il se montait la tête pour rien et qu’il faudrait songer à consulter quelqu’un peut être.

On nous a dit, aussi, et surtout, que c’était des enfants. Ça arrive. C’est normal. Si on porte plainte au moindre bleu, on va où là ?
Et puis, de toute façon, ça changera rien sauf qu’il risque des représailles alors faut arrêter de crier scandale pour trois fois rien.

Je dois être naïve. Pour moi, l’école, c’était un endroit où mes enfants seraient en sécurité, et apprendraient à vivre en société, apprendraient à respecter les autres.
Je croyais naïvement que mes enfants pourraient se confier en toute confiance à des adultes qui les écouteraient.

Apparemment, j’avais tort.
Apparemment, maintenant, je dois apprendre à mon fils à « se défendre tout seul, tu ne seras pas toujours derrière pour l’aider »
Je dois apprendre à mon fils de 8 ans que ce n’est rien de grave de se faire harceler ou frapper, franchement.

Et moi, de mon monde de bisounours, je n’arrive pas à concevoir de devoir apprendre ça à mes enfants.
Je n’arrive pas à concevoir de lui laisser croire qu’il ne peut pas parler aux adultes ni avoir confiance en eux pour leur dire s’il s’est passé quelque chose de grave ou de traumatisant pour lui.
Je n’arrive pas à concevoir de lui dire que, OK, tu t’es fait agresser. Et alors. Faut laisser couler, on fera rien.

Alors, j’ai quitté mon monde de bisounours pour entrer dans le monde de Terminator, et devenir une machine qui n’hésite ni à enfoncer les portes, ni à faire mal.

J’ai du emmener mon fils de 8 ans dans un commissariat, parler à des policiers. Expliquer ce qu’il s’est passé.
J’ai du emmener mon fils aux urgences faire constater les bleus pour avoir des preuves et un certificat.
J’ai du emmener mon fils de 8 ans voir son médecin traitant pour avoir une attestation disant qu’il avait déjà vu le médecin à cause du stress depuis octobre, et qu’il était sous traitement pour limiter les effets de ce stress sous son organisme. En gros, j’ai du donner des médicaments pour aider mon fils à lutter contre les effets du harcèlement, pour qu’il puisse continuer aller à l’école, où il continuait à se faire harceler, donc à stresser, donc à continuer le traitement (serpent, queue, cercle vicieux, toussa)

Je me suis fait « disputer » parce que je faisais des histoires, que je n’aurais pas du.
Parce que j’ai osé dire que non, stop, on arrête et on fait intervenir plus haut.
Parce que j’ai osé dire que non, stop, maintenant, mon fils ne viendra plus tant que sa sécurité ne sera pas assuré.

Et maintenant, quand je vois ça, je me demande comment lui apprendre que la violence n’est pas la panacée. Et surtout, que s’il est témoin de violence, il doit en parler.

Difficile de lui expliquer la notion de non-assistance à personne en danger quand c’est exactement ce qu’ont fait les adultes autour de lui.

J’ai mal à mon école. Et j’ai mal au cœur….

Pour comprendre mieux la notion de harcèlement scolaire, ce billet et cette vidéo sont juste… 

51 commentaires sur “La colère”

  1. Je vous soutient à 100%. Le cas de Paula que j’ai vécu (harcèlement moral mais pas physique), et le harcèlement de petit gremlins c’est mon frère qui l’a vécu. Vous avez raison c’est parfaitement la même chose. On se sent coupable alors que nous sommes victimes, on nous dit menteur mais encore une fois : victime.
    J’espère que pour gremlins cela va vite s’arranger et qu’il pourra enfin être scolarisé dans une école digne de ce nom.
    Courage Madame Débordée 🙂

    1. Il sera scolarisé l’an prochain dans une école qui prend les choses beaucoup plus au sérieux.
      J’ai hâte.
      C’est fréquent, le harcèlement, et cette façon de culpabiliser les victimes. C’est triste

  2. Oh !!! Ca craint ! Je pense que tu as bien fait de faire constater se que ton fils a subbis…. C’est terrible se que je vient de lire et tout se monde qui s’en fout ! Plus que la police il faudrais peu etre en parler au recteur d’académie , demander une inspection … Envoyer un courrier directement au ministère ???
    Tu change tes enfants d’école l’année prochaine non ?
    P….n je sait pas quoi te dire a par te souhaiter bon courage …

    1. Oui, les enfants changent l’année prochaine, justement parce que j’en avais assez qu’ils minimisent le problème du harcèlement.
      J’ai hâte, d’ailleurs !
      Et t’inquiète, je ne compte pas en rester là. Avec la réaction du directeur, ça m’a juste envie de “remuer la fourmilière)

  3. Tu vois ça me dégoute parce que ces adules là ont du être les premiers à se taguer je suis Charlie le mois dernier pour faire leur intéressant… Et ben moi je suis Gremlins! Avec lui a 100% et surtout n’aie pas peur il a des parents formidables qui sont là pour lui! Cela va lui donner une sacrée force! Je n’ai jamais eu autant de soutient et je peux t’assurer que ça fait toute la différence!
    Il va aller mieux, il sera juste moins innocent ça tu n’y peux rien.
    Gros bisous

  4. Je comprends ta colère, mon fils est passé par là au collège, personne n’a bougé, pas même son père. Il n’est jamais venu avec nous rencontrer le proviseur, au commissariat… Le proviseur et la cpe ont baissé les bras ” cette gamine a déjà des antécédents, elle a déjà fait de la garde à vue” ( elle avait 13 ans) ” c’est une famille à problèmes, son père nous a déjà menacés” ( donc on ne sanctionne pas une gamine de 13 ans par peur de représailles de la part des parents?) Mon grand a eu beaucoup de mal à retourner en cours, une chance pour lui, nous avons trouvé un logement plus grand et déménagé l’année suivante, car il commencait à souffrir de phobie scolaire et l’infirmière du collège m’appelait souvent pour venir de rechercher. Courage à toi et ton loulou

    1. C’est atterrant… Et le papa qui ne souhaite pas soutenir ton fils, c’est triste.
      Courage à vous aussi, ton fils est bien courageux

  5. Je suis outrée qu’on ait minimisé les faits. Et tu ne peux pas porter plainte contre les parents ? Signaler son agression aux services sociaux. Non il ne faut pas se taire ! Je me rends compte de la chance qu’ont mes enfants dans leur école où on respecte leurs dires et que tout a l’air d’être mis en place pour que ça ne recommence plus… Courage à toi et à ton loulou en tout cas.

    1. Non car les parents ne sont apparemment pas responsables vu que ça s’est passé sur du temps scolaire.
      S’il y avait eu de la casse, j’aurais pu faire jouer mon assurance et avoir remboursement via la leur.
      Ils vont donc juste être convoqués au commissariat avec leur enfant pour une “leçon de morale” on va dire.

  6. Je suis atterrée, en tant que maman et en tant que prof. Tu as eu mille fois raison dans tes demarcheś,continue. L’attitude de la directrice est absolument scandaleuse, ça me dépasse. Et je suis sure que ta réaction va aider Gremlins, il sait qu’ils st soutenu par la personnels plus importante pour lui, sa maman. Bon courage tous les deux.

  7. Ton histoire est très bien racontée. Sous l’angle de l’adulte, il y a des choses qui choquent alors que lorsqu’il s’agit d’enfant on minimise. Je trouve que c’est la bonne réaction que tu as eu. Il n’y a pas de “petite” violence.
    L’autre jour mon fils s’est pris un coup de petite coup de poing par un copain. Je l’ai remonté à la maîtraisse qui heureusement a entendu et au passage je me suis pas gêné pour engueuler le gamin et de lui faire comprendre que la prochaine fois ce ne se passera pas comme ça. J’ai appris à mon fils a me dire quand des choses arrivent comme ça et a le dire au adultes de l’école que ça soit pour lui ou pour un autre. Je suis aussi intervenu quand un gamin malmenait un autre dans la cours d’école. Moi je suis juste parents mais on ne doit pas laisser passer ce genre de geste pour nos enfants mais aussi ceux des autres. Si chacun reprenait les enfants aux moindres gestes de violence on aurait moins de soucis après.

  8. C’est important de parler, de faire constater, de faire bouger les choses.
    A 8 ans on est en ce1 ou ce2, il me semble. defois les meme eleves d’une ecole primaire se retrouvent dans un meme college, ou il y a l’arrivée du telephone portable, des réseaux sociaux: tout pour que les violences -physiques et morales- montent en puissance.
    Les moqueries, harcelements et petites tapes de primaire, s’amplifient au college, pouvant donné lieu a des drames que je ne citerais pas, pas par censure, mais car cela me tire les larmes à chaque fois.
    Il faut prendre le mal des le départ, et pas quand les choses se sont envenimées.

    Courage a Gremlins. Qu’il soit fort!

    Poulpe.

  9. Bonjour,
    Ayant été harcelée au collège et n’ayant pas pu en parler, j’admire votre engagement auprès de votre enfant : il ne faut pas banaliser ! j’ai souffert en silence et j’ai pu en parler seulement à 25 ans, chez un psy !
    A la maternelle, quand mon fils a subi des coups des autres (parce que je lui avais appris qu’il ne faut pas taper), la maitresse m’a répondu, “madame ce n’est rien, ce sont des garçons, ils ont des jeux virils” !
    Virilité = violence ! Bravo l’école !
    Courage et des bisous au gremlins !

  10. Mon compagnon à lui aussi été harcelé à l’école primaire mais c’était il y a 20 ans on ne portait pas plainte à cette époque… des gamins ce sont moqué de lui, l’on frappé pas au point où il a lui aussi eu des bleus et on a dit à sa maman la même chose que c’était des enfants, qu’il n y avait pas mort d’homme… sauf que pour lui c’était grave. Il a du changer d’école comme si c’était lui le coupable comme ci c’était lui le problème…
    Aujourd’hui 20 ans plus tard. Ces petits cons ne se rappelle plus de rien mais mon chéri lui y pense pas tout les jours bien sûr mais il y pense encore… si 20 ans plus tard rien ne change peut être qu’il faut ce poser quelques questions sur nos écoles…

  11. Les victimes n’ont pas à se sentir coupable. Il faut dire les choses , cela dérange on fait des vagues les gens n’aiment pas ça. Cela dérange leur petit confort. Cela me met hors de moi de lire ce genre de choses. Que l’on vous reproche de faire des histoires. “Risques de représailles .. c’est trois fois rien” , c’est du grand n’importe quoi. Un enfant qui va à l’école la boule au ventre, se fait plaquer contre un mur par deux de ses camarades et taper par un autre c’est rien du tout tout çà. Vous avez eu tout à fait raison de porter plainte.
    Beaucoup de courage à vous et votre Gremlins. .

  12. Moi c’est mon frère qui a vécu le harcèlement au collège… (Moi aussi, on s’est moqué de moi à de nombreuses reprises mais sans plus). ma mère ne savait pas trop comment intervenir (si le petit c*n en question était au courrant de l’intervention de m’a mère, il aurait encore plus eu de “raisons” de se moquer de mon frère…) mais finalement elle a decidée d’aller voir la principale, qui a prit sa plus ou moins au sérieux et qui a dit qu’elle allait surveiller ça. Tu parles! L’année d’après ils les ont remis dans la même classe!! … C’est du n’importe quoi. Et après on est étonné de voir des gamines de 13 ans se suicidée…. :'( Mais les coll&giens sont parfois tellement durs entre eux, et l’administration ne fait tellement aucun efforts…! NON, ce n’est pas NORMAL. ….

  13. Bonjour,
    Vu les faits, je pense que les psychiatres, et les assistants sociaux devraient examiner tous les acteurs de la violence: les enfants dits “camarades” de votre fils, leurs parents (parce que ces enfants sont sûrement des victimes chez eux, probablement depuis des années, autrement ils ne seront pas capables/inclinés de faire du harcèlement), ainsi que la hiérarchie de l’école.
    Et vous devriez faire les demandes en LR avec AR, comme si c’était le cas avec un harcèlement d’une personne adulte. Une pétition sur le change.org pourrait vous aider. A réfléchir. Dans la hiérarchie, il y a toujours quelqu’un plus haut, et dans la éducation nationale il y a beaucoup de niveau, au final il y de la ministère. Ne cédez pas, les psychopatie est malheureusement omni-presente dans notre société, et certains problèmes peuvent être corrigée si dépistées suffisamment tôt.
    Je vous conseille fortement d’utiliser votre colère actuelle et de la transformer en action pour aider à tout le monde (les enfants qui ont donné des coups à votre fils sont des victimes eux mêmes). Bonne continuation !

  14. Bonsoir,

    courage à toi et à ton fils.
    Tu as très bien réagit, tu agis comme une maman et ton fils t’en sera reconnaissant. La société ne reconnait pas son harcèlement, mais toi oui. Toi tu le crois, tu le soutient, te bas pour lui.
    C’est déjà énorme, pas tout le monde le ferait.

    Soit fier de ton fils qui t’en a parlé, sois fière de toi qui le soutient !

    Je n’ai pas d’ordre à te donner, ni de conseils, mais j’ai vécu le harcèlement et avoir ses parents derrière soit c’est une chance

    beaucoup de courage à vous

  15. Bonjour !

    Votre article m’a fait penser à cette vidéo :https://www.youtube.com/watch?v=EpT9PL8RCw0

    Les enfants harceleurs qui agissent en totale impunité, ce n’est pas normal. Les parents qui disent “ce sont des histoires de gamins”, “Il faut savoir s’affirmer dans la vie”, etc., etc. … Ce n’est pas acceptable et vous avez eu mille fois raison de passer en mode “Terminator” pour votre fils, ne serait-ce que pour lui assurer que ce genre d’actes sont condamnables et ne restent pas sans conséquence !!!
    Courage à lui, Courage à vous ! 🙂

  16. Whoa, c’est dur !
    Avez-vous contacté le rectorat ? Puisque le directeur ne veut pas vous écouter et prendre le problème au sérieux, une intervention du rectorat lui rappellera peut-être ses devoirs…

  17. Quand je lis ça je revis ce qui s est passé pour un ami de mes enfants à l école.
    Un groupe de 6 de sa classe se sont ligués contre lui , l ont insulté, inspiraient des choses immondes sur les tables en classe.
    Ils l attendaient à la sortie pour le racketter ma directrice au début à fait la sourde oreille puis tout s est accélérer. Rectorat et académie mis au courant. Les parents d élèves sont intervenus et ça a dégénérer. Les parents des agresseurs sont venus insultés l enfant et la directrice. Le pauvre en est arrivé à faire des crises d angoisse, des cauchemars.
    Par sécurité il a changé d école et depuis route va bien .
    Depuis, je suis encore plus prêt les changements d humeur des miens et les soucis d école. Et j encourage les enfants à me parler un maximum.
    Bon courage à vous .

  18. Bonjour,

    Je ne peux que vous comprendre…, partager votre colère…
    Subissant de plus en plus fréquemment la violence grandissante de certains camarades de classe en CM 1, nous avons pris la décision, difficile, de mettre notre fils dans une école privée en septembre 2014 pour sa rentrée en CM 2. Nous avions commencé de réfléchir au choix du collège ne souhaitant pas le mettre dans le petit collège public de notre canton où l’enseignement est médiocre et l’absentéisme des profs très élevé. Deux choix pour nous pour les établissements privés (école et collège), tous deux situés à 20 km de la maison. Notre fils nous a expliqué qu’il préférait changer d’école dès sa rentrée en CM 2 et qu’ainsi, il connaîtrait déjà ses copains en arrivant au collège, ce qui lui ferait moins de changements pour son entrée en sixième. Il nous a donc confortés dans notre choix, avec cet argument auquel nous n’avions pas pensé, et nous avons opté pour le collège situé dans une petite ville rurale où mon mari a pensé que notre fils serait plus à l’aise avec des copains, issus du milieu rural et/ou agricole, plutôt qu’au milieu des enfants, plutôt bourgeois, de l’autre collège situé dans une ville plus importante. Nous étions allés aux portes ouvertes de cette école en avril 2014 et, dès le retour, notre fils m’avait interrogée : “Maman, est-ce que je peux aller dans cette école à la rentrée des vacances de Pâques ?”. J’ai retenu mes larmes et, à cet instant, j’ai vraiment mesuré comme il devait se sentir mal où il était. Il a toujours subi les coups, en silence, dès son entrée en primaire. Seule réponse des enseignantes : il faut qu’il apprenne à se défendre ! Ses sœurs (plus jeunes que lui, l’une est en CM 1 et l’autre en CE 1) nous informaient ou, pour l’incident le plus grave début 2014, ce sont des mamans témoins qui sont intervenues auprès de sa maîtresse. Donc, cette fois-ci, l’enseignante n’a pas pu nous dire que c’était la faute de notre fils qui ne savait pas se défendre, etc…
    Comme vous, nous avons déposé une main courante pour les deux garçons qui ont fait mal à notre fils. Une dame de la Brigade de la répression des mineurs est intervenue à l’école. Cela n’a rien changé dans le comportements des enfants terribles. La maman de l’un de ces deux enfants m’a écrit que son enfant avait été traumatisé par l’intervention des gendarmes alors que cet enfant continuait d’agresser mon fils et m’insultait quand il me voyait !!! Pas un seul mot pour prendre des nouvelles de mon fils et elle ne s’est pas demandée comment mon fils avait été traumatisé !!!! Le comble…
    En 2013, l’équipe enseignante m’avait invité à aller consulter la psy scolaire qui n’a fait que me faire culpabiliser et m’a dit de belles inepties.
    L’équipe enseignante n’a rien changé, la violence est complètement banalisé, fait partie du “décor” (couloirs, récré, etc…). C’est comme ça !
    Il me semble que la violence est beaucoup trop présente dans les jeux vidéos, dans les programmes télé pour enfants. La violence est très présente dans le quotidien de nombreux enfants. Du coup, ils trouvent “normal” d’agir comme leurs héros…
    Par contre, à la maison, il avait des accès de violence envers ses sœurs. C’était sa façon de se révolter contre cette violence gratuite qu’il réussissait à contenir à l’école.
    Il est heureux d’avoir rencontré des copains, fils d’agriculteurs. Il n’y en avait aucun dans sa classe de notre petite école rurale ! Avec ce statut, il a été accueilli comme un dieu par les autres ! Ainsi, il peut parler des sujets qui lui tiennent à cœur. Il est plus épanoui, peut étudier en classe dans une atmosphère sereine, sans bruits intempestifs. Du coup, les devoirs se font plus facilement à la maison puisque les notions sont mieux assimilées en classe. C’est dommage que la discipline ne soit plus à l’ordre du jour de la plupart des écoles publiques… Il a de bons résultats et a gardé le rythme avec école sur 4 jours. Il peut donc travailler, sans ses sœurs sur le dos, le mercredi matin.
    Il a donc fallu s’organiser pour les trajets puisqu’il n’y a pas de car. Nous avons la chance d’avoir une amie qui travaille juste à côté de l’école, qui passe en haut de la ferme et peut donc le transporter tous les matins. Pour le soir, j’ai commencé par faire les trajets tous les soirs. Puis, nous avons trouvé une famille d’un village voisin pour faire un voyage sur deux. Cela limite donc les frais et soulage mon emploi du temps du soir…

    Je vous souhaite beaucoup de courage… car il en faut…

    Bien cordialement.

    1. Même au delà de la violence dans le quotidien (jeu, télé), il y a un problème sur la façon dont ces violences sont traitées.
      C’est le gros point noir, à mon avis.

  19. En réponse au commentaire déposé par Claire le 5 février, j’ajoute que j’ai écrit à l’inspection académique qui n’a strictement rien fait. Je n’ai même pas eu de réponse à ma lettre !

    TOUT LE MONDE FERME LES YEUX !

    1. C’est fou… ici, la mairie à réagit et l’inspectrice de circonscription aussi. On verra ce que ça donne. Mais c’est horrible une telle inertie

      1. Oui, c’est horrible. C’est la victime qui en fait les frais dans tous les sens du terme. C’est profondément injuste et encore plus difficile à vivre.

  20. Ton billet est très intéressant. On minimise souvent ce qui se passe à l’école parce que ce sont des enfants. Mais rapporté à la vie d’un adulte, on se rend compte à quel point c’est scandaleux.
    Je ne comprends pas qu’on puisse fermer les yeux. Je suis en colère contre l’éducation nationale qui ne fait rien, qui ne veut pas voir. J’ai parfois honte d’être prof, de faire partie de cette grosse machine qui broie tant d’humains. Mais je suis pourtant fière d’être prof et de me battre contre des moulins à vent.

    1. Oui, Kiara, c’est exactement ça :
      – “On minimise souvent ce qui se passe à l’école” car les mots (et les maux) des enfants ne sont pas écoutés, entendus, analysés correctement…
      – “l’Education Nationale ne VEUT pas voir”
      – et c’est “une grosse machine qui broie (détruit) beaucoup d’humains” parce qu’elle est trop et très souvent INHUMAINE…
      Vous pouvez effectivement être fière d’être prof. Je vous souhaite beaucoup de courage pour poursuivre la “bataille” contre les moulins à vent et pour l’exercice de votre belle profession, très critiquée et si peu reconnue. C’était mon rêve… Maman me dit que je n’aurais pas tenu le choc, que mon esprit ne colle pas avec celui de l’Education Nationale. J’ai toujours des regrets en particulier quand je vois comment les enfants sont pris en charge, comment la différence (qu’elle soit physique, psychique, sociale, comportementale, intellectuelle, familiale, etc.) de chacun est prise en compte, comment les enfants sont considérés, si peu respectés parfois… Un immense chantier où il me semble qu’il faudrait œuvrer bien différemment pour mieux construire la France de demain…

      1. L’EN qui ne veut pas voir… ou certains professionnels de l’éducation…
        Il y en a qui n’hésitent pas à intervenir et à faire ce qu’il faut

      2. J’ai souvent eu envie d’arrêter, surtout quand j’étais remplaçante. Et puis une collègue m’a dit : “Non, ce n’est pas à nous d’arrêter, mais à tous ceux qui font mal ce beau métier. Continue à te battre comme tu le fais, ne rentre jamais dans le moule.” Cette prof avait 62 ans! Comme moi, elle n’a jamais été du genre à se taire et à faire comme tout le monde. J’en ai connu des bons profs qui aiment leur métier et qui le font la tête haute, en ayant à coeur d’instruire (et parfois d’éduquer un peu) les gamins. Et j’aimerais vraiment leur ressembler.

        1. Je partage complètement votre point de vue.
          Effectivement, de plus en plus souvent, les enseignants doivent se substituer aux parents en éduquant les enfants. Beaucoup trop de parents ne remplissent pas – ou plus – ce rôle et cela pose de gros problèmes à l’école.

    2. C’est ce qui fait le plus de mal, je pense, au delà du harcèlement ou de l’agression.
      Dire que ce n’est pas grave, qu’il faut arrêter d’exagérer.
      Heureusement que j’ai connu et connait encore des profs bien, à l’écoute et motivés sinon, ça me dégoutterais de l’école !

      1. Heureusement qu’il reste des enseignants qui savent prendre les problèmes à bras le corps…
        Certains sont heureux d’être soutenus par quelques parents…

  21. Ping : Le harcèlement scolaire, de l’enfant au prof | De petits maux en petits mots

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