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Pourquoi un billet là-dessus ?
Tout simplement à cause d’Olivia Dark Magie, et d’un statut qu’elle a posté sur Facebook et qui a entraîné plusieurs commentaires qui m’ont fait bondir (sans parler de son statut, bien sûr !
Maman de trois loulous qui m’ont enchaîné bronchiolites et autres joyeusetés, j’ai passé pas mal de temps à l’hôpital.
Ces séjours ne m’ont pas laissé un bon souvenir. Pas du fait d’être hospitalisés, mais à cause des soignants.
Je croyais, naïvement, être une des rares personnes à n’avoir pas de chance à ce niveau.
Les commentaires du statut d’Olivia m’ont montré que j’avais tort.
J’étais déjà remonté contre les professionnels de santé à cause de Schtroumpfette (voir mon billet ici)
C’est un peu ce que traverse Olivia, apparemment.
Mais si on peut éventuellement changer de médecins dans ces cas-là, qu’en est-il quand cela se passe à l’hôpital.
Cette belle charte n’y est finalement que très peu respecté, que ce soit dans les hôpitaux de province ou dans des hôpitaux parisiens réputés.
2. Un enfant hospitalisé a le droit d’avoir ses parents auprès de lui jour et nuit, quel que soit son âge et son état.
3. On encouragera les parents à rester auprès de leurs enfants et on leur offrira pour cela toutes les facilités matérielles….[….]…afin qu’ils participent activement aux soins de leur enfant.
Deux points bien trop souvent non respectés ! Gremlins a été hospitalisé cinq semaines, il y a deux ans, en novembre, pour une pleurésie et une pneumonie. Il a passé 10 jours en réanimation pédiatrique.
10 jours pendant lesquels, malgré notre désir de rester à ses côtés, malgré les gueulantes poussées, nous avons du « respecter » les horaires du service. Nous ne pouvions donc voir notre loulou gravement malade que de 14 h à 17 h 30. Voilà.
Avec en plus obligation de sortir du service en cas de soin…
5. On évitera tout examen ou traitement qui n’est pas indispensable. On essaiera de réduire au maximum les agressions physiques ou émotionnelles et la douleur.
On en parle, de ces infirmières qui piqueront cinq fois (cinq fois !) Schtroumpfette, dont trois fois sans patch ni anesthésiant, sans succès, pour poser une perf, et qui nieront sa douleur ?
On en parle de ces médecins et infirmières qui ont criblé mon fils de trou d’aiguilles pendant son hospitalisation, au lieu de passer directement à une voie centrale comme cela avait été conseillé par la pédiatre, parce que, « Vous comprenez, c’est beaucoup de temps pour juste une perf à poser ».
Et toi, connasse, tu comprends que mon fils est plein de bleu, en pleurs parce que tu veux pas prendre 15 min de ton précieux temps et que tu préfères donc changer sa perf tous les jours (voire deux fois par jour ! ) parce que ses veines pêtent. Il n’a pas assez souffert à ton sens, avec son drain qui lui sort de la poitrine, la sonde qu’il a dans le nez et le respirateur qui l’empêche de dormir ?
Non, il a trois ans, hein, c’est normal de s’acharner comme cela bien évidemment !
Sur le statut d’Olivia :
– « Y’a pas très longtemps, ma fille de 2 ans et demi s’est faite piquer 5 fois a la main et 2 fois sur chaque pied. On a même voulu la passer sous les mains “expertes” d’un anesthésiste pour la piquer.
Il était 1h du matin, elle venait de subir une grosse intervention. J’ai refuser en bloc, la tête dans l’fion de faire subir tout ça a ma fille. Bizarrement le lendemain elle allait beaucoup mieux. »
– « Et meme que lorsqu’on lui pique 3fois le bras pour péter une veine, ça pleure! C’est diiiingue! »
4. Les enfants et leurs parents ont le droit de recevoir une information sur la maladie et les soins, adaptée à leur âge et leur compréhension, afin de participer aux décisions les concernant.
On en parle, des médecins qui te baladent des mois d’examen en examen sans t’expliquer vraiment ce qu’ils cherchent et à quoi cela va servir ?
On en parle des médecins qui ne t’expliquent même pas le contenu de l’examen en question ?
Ou qui ne t’appelleront même pas aux résultats, te laissant dubitative devant un courrier en jargon médical pour lequel tu ne comprends rien ?
Sur le statut d’Olivia :
– « Ah bah c’est comme pour ma fille de un mois, on ne sait pas ce qu elle a, on se penchera dessus si ca ne passe pas dans un ou deux mois… Normaaaaaal on parle juste d’enfant quoi! Grrrr »
– « j’ai passé 3 ans à dire à mon généraliste que mon fils avait un souci avec la nourriture, que c’était pas normal de manger si peu et d’être malade toutes les 3 semaines. Il me répondait toujours “un enfant ne se laissera pas mourir de faim”. Jusqu’au jour où il me dit “hum… il a perdu du poids. Son IMC est un peu bas quand même”… »
10. L’intimité de chaque enfant doit être respectée. Il doit être traité avec tact et compréhension en toutes circonstances.
On en parle, des soignants qui se pointent à toutes heures du jour ou de la nuit, sans faire preuve de discrétion, sans même attendre que tu dises « Entrez » (quand, par chance, ils ont frappé à la porte)
On en parle des soignants qui viennent vérifier des trucs en plein milieu de la nuit, pendant que ton gamin dort enfin après des heures de douleurs et pleurs, et te le réveille pour « juste vérifier les constantes »
Sur le statut d’Olivia, « On est venu vider la poubelle de la salle de bains à 4 h du mat », par exemple.
Bref…
Je pousse ici un coup de gueule. Parce que, comme je l’ai répondu à Olivia, je pense vraiment que les soignants profitent de notre détresse de parents qui-ne-sommes-pas-médecin et de l’âge de nos enfants pour se permettre des choses qu’ils n’oseraient jamais faire avec des adultes.
Car quel soignant se permettrait de dire à un adulte que « Mais non, cela ne fait pas mal » (nier la douleur, donc)
Quel soignant se permettrait de faire des soins sur un adulte sans lui expliquer d’abord le pourquoi du comment.
Je n’aurais pas supporté la moitié de ce qu’ils ont fait subir à mes enfants.
Cela a d’ailleurs, pour mon fils, terminé dans les cris, une infirmière maltraitante plaquée contre un mur (5 semaines ! On finit par pêter un câble)
Alors, oui, cette charte a le mérite d’exister. Mais encore faut-il qu’elle soit appliquée.
Encore faut-il que les soignants intègrent vraiment les parents dans les soins, n’oubliant pas que ces derniers sont en première ligne et qu’ils ont besoin d’explications.
Heureusement, il existe aussi de bons soignants.
Dans le cas de mon fils, qui a quand même failli y passer avec toutes ces conneries, j’étais allé trois fois dans la semaine aux urgences, je sentais que cela n’allait pas, qu’il y avait quelque chose.
J’ai été renvoyée trois fois, avec condescendance « Votre fils n’a rien madame, cela doit juste être un petit rhume »
Après deux jours de fièvre à près de 41°, sans manger, sans boire, alors que la louve en moi hurlait au téléphone, je suis enfin tombé sur une médecin qui a su entendre qu’un parent pouvait parfois savoir mieux qu’un médecin et qui a littéralement sauvé mon fils. Merci à elle.
Merci aussi aux infirmières qui font leur taff par vocation et qui te le font sentir, et qui ont su désamorcer le conflit (moi et l’infirmière plaquée au mur, pour rappel) et faire en sorte que la fin de notre séjour se passe au mieux.
Merci à toutes celles (et tous ceux) qui savent être humains quoiqu’ils soient médecins, infirmiers, soignants…
Aux autres, je ne leur dirais qu’une chose : Allez mourir. J’espère qu’un jour, vous paierez le mal et le non-professionnalisme que vous avez infligé à nos enfants et à nous-mêmes !
PS : Un grand merci aux mamans pour leurs témoignages qui m’ont fait prendre conscience que je n’étais pas un cas isolé.
J’ai cité ici leurs propos tels qu’elles l’ont postés. Si elles souhaitent être cités avec leurs noms, pas de soucis.
Si elles souhaitent que je retire leurs écrits, pas de problème non plus
Je suis très triste de découvrir que ce genre de comportements aberrants sont monnaie courante encore de nos jours dans les hôpitaux. Ça me fait beaucoup de peine pour tes enfants et tous les autres qui ont subis ces mauvais traitements. On devrait trouver un moyen de faire circuler ton billet dans le milieu hospitalier!!
Oui, c’est dommage que les enfants et leurs parents n’aient pas une tribune où mettre leurs témoignages pour faire en sorte que les choses s’améliorent
Je lis pas mal de blogs de soignants, et je constate très souvent que dès qu’ils peuvent, beaucoup d’infirmiers partent en libéral justement parce qu’en hôpital, ils sont pressés de toute part. Ils se blindent et ont l’air froid, et il y en a peut-être qui n’en ont effectivement plus grand-chose à faire de la souffrance des patients, mais il se trouve que ce quart d’heure qu’ils perdront à poser une voie centrale, on le leur reprochera en fin de service parce que pendant ce temps ils n’auront pas transmis tel papier à la con à un spécialiste prétentieux. C’est terrible à dire, mais avec des patients adulte ils n’en font pas forcément beaucoup plus, même si certains “profitent” de ce que les enfants ne savent pas parler.
D’ailleurs, ils sont tout aussi horribles avec les personnes âgées, que plus personne ne visitent et dont les descendants payent déjà une fortune la chambre en institut.
Ces comportements doivent être dénoncés, de façon nominative si vous avez constaté que certains sont particulièrement peu consciencieux et d’autres davantage mais aussi de façon collective comme un mauvais fonctionnement général du service. Car il se trouve que, plus les patients dans leur ensemble sont respectés, plus les soignants le sont par les médecins, les étudiants par les titulaires, et plus les choses se passent bien mieux pour tout le monde, les étudiants apprennent mieux, les gens vont au boulot sereinement et pas la boule au ventre ou “parce qu’il faut bien gagner sa croûte”.
Relayer sur des réseaux sociaux, sur des blogs, c’est bien. Si vous trouvez l’adresse où envoyer ce genre de courrier dans votre hôpital c’est mieux et si tout le monde le faisait ça pourrait faire bouger les choses. En plus, cette façon de prétendument faire des économies (parce que oui, on n’embauche plus de soignants, on leur demande d’en faire autant mais en moins de temps) est délétère pour les patients et donc pour leur santé, et finalement la sécurité sociale finit par y perdre encore davantage.
J’ai écrit un courrier à la direction de l’hôpital et je leur ai fait suivre mon billet. En espérant que cela serve à quelque chose