Faire semblant

J’ai reçu beaucoup de commentaires et de messages suite à mes derniers billets vous faisant part de mes difficultés et de mon ras-le-bol.

La majorité était des encouragements, de l’amitié, du bonheur à mettre en perfusion et à instiller petit à petit pour que je remonte tranquillement la pente.

Certains étaient faits de conseils, parfois un peu péremptoire sur le fait de ne pas abandonner, de continuer, sans vraiment savoir tout ce que je traverse.

Car bien sûr, je vous ai fait part d’une partie de ma vie, mais pas de tout.

Quelques uns ont été franchement lapidaires. Envoyés en privé, parce que leurs auteurs sont trop lâches pour dire tout haut ce qu’ils pensent de moi, et préfèrent le faire en douce, sans conséquences, en espérant certainement me faire mal, me toucher…

Ils y ont réussis en partie. Parce que quand on ne va pas bien, la moindre critique est prise de plein fouet et atteint direct le cœur.

Mais ces gens ne sont rien comparés à 3 personnes autrement plus importantes qui m’ont renvoyés en pleine face ce que je tente de minimiser depuis des mois.

Parce que le matin même où j’écrivais ce billet, mon Tisinge m’a dit, de colère parce que je venais de le gronder, que « Je t’aime plus, je veux aller que chez papa »
Et que ces mots qui sont sa façon de me faire payer quand il est en colère, qu’il ne pense pas et que je sais sans réelle importance m’ont touché à un point que je n’aurais imaginé, au point de m’écrouler, de me retrouver assise par-terre, en sanglots incontrôlables, entourée de Schtroumpfette pleurant de me voir pleurer, de Gremlins m’appelant en me demandant s’il devait appeler son père, et de Tisinge, caché un peu plus loin, sous le choc de ce qu’il avait provoqué sans le vouloir.

Alors, je vais répondre à ces quelques personnes qui me trouvent trop facilement démoralisable, qui trouvent que j’abandonne trop rapidement :

Je vous emmerde !

Oui, ma formation d’aide-soignante est plus qu’importante pour moi. Quand j’ai décidé de tenter le concours, je m’étais mis une pression monstre pour réussir et ne pas me retrouver en liste d’attente.
Et j’ai réussi. J’ai été en liste d’attente mais dans les 10 premiers. J’ai donc été acceptée.
J’ai tout fait pour pouvoir vivre cette année scolaire que je pressentais intense de la meilleure façon, et pour moi, et pour mes enfants.

J’aurais pu, comme certains me l’ont dit, choisir la solution de facilité et attendre d’avoir mon diplôme en poche pour me séparer de mon ex. Cela m’aurait évité effectivement les difficultés de garde d’enfants et les soucis financiers qui vont avec.

Mais j’ai eu l’honnêteté de ne pas faire pourrir une situation que je savais intenable sur le long terme. J’ai eu l’honnêteté de ne pas vouloir faire semblant pendant encore un an, et donc, de nous faire souffrir, mon ex et moi.

Non, je ne laisserais pas, pour me simplifier les choses, la garde des enfants à mon ex pour cette année.
Il serait effectivement tellement plus simple pour moi, cette année, de me contenter d’un droit de visite et d’hébergement de 2 week-ends par mois et la moitié des vacances scolaires, puis, mon diplôme en poche, de reprendre une résidence alternée.

Sauf que, comme beaucoup de parents, je ne me vois pas « vivre » sans mes enfants, ne vous en déplaise.
Autant j’apprécie mes semaines sans enfants, autant, le jeudi soir, j’attends avec impatience les retrouvailles du vendredi soir.

Mes enfants, ma famille passeront toujours avant tout. Avant le travail, avant les amis, avant ma formation et avant même mes envies.

Parce que mes enfants n’ont rien demandés, n’ont pas demandés à subir les problèmes que je pourrais rencontrer et en tant que leur mère, je me dois de faire en sorte que les répercussions des soucis rencontrés soient le moins possible perceptibles par eux.

Alors, oui, je suis en train de faire le choix d’abandonner ma formation. Du moins temporairement. Je vais demander un report. J’en ai le droit si j’ai de bonnes raisons, et je pense en avoir de très bonnes.
Un report d’un an, qui serait renouvelable une fois, d’après ce que j’ai compris.

Donc, cela me ferait reporter d’un an ou deux mon année de formation, mon diplôme.

Parce que, oui, je pourrais continuer, mettre un pied devant l’autre et passer les journées, telle un automate.

Mais avec quel bénéfice ?
Peut-on, dans de telles conditions, réussir l’année de formation ? Avoir des notes et des appréciations correctes ?
Peut-on dans de telles conditions offrir des conditions de vie optimales à ses enfants, quand on devient un robot qui n’a plus que comme leitmotiv : mettre un pied devant l’autre et ne pas échouer.
Peut-on, dans de telles conditions, ne pas se perdre encore plus, ne pas s’oublier et ne pas devenir un zombie finalement ?

Non, je ne pense pas.

L’important pour moi actuellement, c’est d’aller mieux. Retrouver la forme. Ne plus être épuisée, ne plus faire de malaises à cause de chutes de tension, ne plus pleurer toutes les 5 min pour un oui ou pour un non.
C’est primordial que j’aille mieux pour que mes enfants aillent bien.
Pour que j’aille encore mieux.
Et pour pouvoir, ensuite, réaliser mes rêves.

Et si mes décisions vous paraissent lâches ou idiotes, et bien, tant pis. Je ne demande rien. Ni approbation, ni absolution.
Les seules personnes dont l’avis comptent sont actuellement en train de jouer, tranquillement.
Les autres…. je les BIIIIPPPP

Et pour tous les autres qui m’ont envoyés tant d’amour, d’encouragements, de gentillesse : mille mercis !
Vous ne saurez jamais combien chacun de vos messages ont été un rayon de soleil pour moi, et combien ils ont réchauffés un corps bien trop froid actuellement.

http://dessintracedevie.wordpress.com/
http://dessintracedevie.wordpress.com/

12 commentaires sur “Faire semblant”

  1. Tu as parfaitement raison, c’est juste d’une lâcheté sans nom de t’envoyer des saletés en privé! Courage,reprends pied, occupe toi de toi, de tes loulous et quand tu pourras attaquer ta formation tu seras prête à tout déchirer! <3

  2. Oh et bien je ne sait pas qui sont les cons qui ont osez te descendre … Sur fb c’est souvent que les gens se sentent dédouané et se permettent de baver leur venin ou ils peuvent. Que ces gens prennent ta vie 5 mins et il fermerons leur gueule… Ces gens n’ont sûrement connu qu’une vie paisible sinon ils auraient compatis et t’aurais apporter leur soutien comme j’ai pu . Petitement le faire … L’empathie , jen ai et à vous pauvre ignar essayer quelque fois de vous mettre dans la tête des autres , ça permet de mieux se rendre compte.
    Ces gens sont des abrutie et à eux quand il leur arrivera le tiers de se que tu vie il serons bien plus démoli que toi!!!
    Je te souhaite bon courage bon rétablissement et comme disait un sombre con , la plus belle façon d’humilier les cons çest de les ignorer !!!!
    Biz !

    1. Merci miss
      Heureusement que même pas très bien, je suis de celles qui se fichent royalement du regard des autres 😉
      Mais ça fait un pincement au coeur, tant de…je sais pas, rancoeur, jalousie ?
      Bon courage à toi aussi 😉

  3. Je n’ai rien d’autre à dire que tu ne saches déjà, tu es une super maman une super femme et une super amie qui pourra revenir à la maison n’importe quand même avec les enfants (surtout avec les enfants).
    En ce moment j’ai une grande décision à prendre, qui va changer le cour de ma vie, pour mes enfants, pour mon conjoint, pour le papa des enfants… mais maintenant je me dis que pour le bien être de tout le monde, et surtout le mien, je ne peux pas continuer comme ça…Alors je vais penser à moi, rien qu’à moi, et une fois la décision prise, j’irai mieux et je pourrai porter ma famille et aider tout ce petit monde à aller de l’avant, et enfin vivre sereinement…

    Bon courage dans toutes tes démarches ma belle, et surtout n’hésite pas à m’appeler si tu as besoin, je serai toujours là pour toi aussi 🙂

  4. Putain, la vie est mal faite quand même. Tu te bouges, tu réussis à être prise pour cette formation avec le but plus qu’honorable (franchement ça force le respect) de bosser et tu dois laisser tomber 🙁 J’espère que tu arriveras in fine à passer ce diplôme et puis qu’en attendant ce ne sera pas trop la misère financièrement.
    Je t’envoie des brassées d’encouragement.

  5. Te laisse pas prendre au jeu de ses grandes gueules qui font tout pour te couler!!!
    Suis dans le “presque” même cas! IL y aura toujours des” soi disant “plus fort qui ferai comme ça où comme ça! Écoute pas! Vivre pour ses enfants n’est pas in normal au contraire sans eux la VIE ne vaux rien! Tes décisions sont “plus”q’honorable.
    RESPECT ma belle. Moi sans eux je ne suis rien et je comprend tes choix.( moi c la DPHM qui Me mets d bâtons dans les roues).Alors dis toi que tes enfants ONT BESOIN DE TOI forte et courageuse comme ils t ont toujours vu! Et que quand la pénible phrase “je veux vivre chez papa”te tombe dessus fait comme moi sort pleuré et reviens avec le sourire et fait passer ça avec une rigolade “déguisée” geneurale!
    Courage!vie pour tes petits monstres et pas pour les gros cons qui pensent tout savoir faire mieux..
    Pleins de force partent en ce moment même de mon petit village de Savoie pour te soutenir! Suis là.. virtuellement c sûre mais je voudrais vraiment pouvoir être prêt de toi pour te ssoutenir!

  6. Je me suis séparé l’année de ma formation.
    J’ai ressenti les mêmes sentimentw que toi.

    Financièrement je m’en sortais pas et mes enfants vu mes horaires vivaient chez le papa. J’en ai entendu des vertes et des pas mûres mais su’est ce que je les emmerde ses cons.

    Oui j’ai osé me barrer
    oui j’ai pris le risque de foutre mon année en l’air mais c’est comme ça ! Moi seule peut en juger.

    J’ai été diplômé je me suis épuisé mon corps me le rappelle encore.
    Mes enfants ont été touchés même si vraiment nous avons tout fait pour eux. On es pas parfait.

    Tu choisis une branche qui demande énormément humainement. Prend ton temps et di je peux te juger

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