Égoïste

egoisme

Quand j’ai décidé de quitter le père de mes enfants, pas une seconde je n’ai pensé à une autre solution que la résidencealternée.

Déjà parce que malgré nos divergences sur l’éducation, il est un super papa impliqué et que les enfants sont bien avec lui.
Mais aussi parce que, égoïstement, je ne voulais pas devoir gérer 24h/24, tous les jours, toute l’année, les 3 monstroplantes que nous avons en commun.

Je voulais pouvoir avoir du temps pour moi, pour me reposer, ne vivre qu’à mon rythme et non pas assumer seule le quotidien des enfants et n’avoir qu’un week-end sur deux et la moitié des vacances pour moi.

Les gens sont toujours approbateurs quand je parle de la résidence alternée. Ils trouvent ça bien que je laisse sa place au papa, que nous soyons assez adultes pour gérer la situation en faisant au mieux pour nos enfants.
Ils s’inquiètent juste de savoir si les enfants ne me manquent pas trop quand ils sont chez leur père et, depuis peu, me demandent si je n’appréhende pas les grandes vacances qui approchent et qui signifient que pendant un mois (5 semaines, même), je n’aurais pas mes enfants avec moi.

Je répond « Bien sur, qu’ils me manquent, j’ai toujours hâte qu’ils reviennent et je pense à eux tout le temps ».
Parce que c’est ce qui est « politiquement correct » et que toute autre réponse serait mal perçue.

Mais en vrai, non, je n’appréhende pas. Non, ils ne me manquent pas quand ils partent une semaine chez leur père. Ou alors vraiment très peu.
Et pour tout vous dire, l’an dernier, ils ne m’ont pas manqués du tout pendant le mois qu’ils ont passés chez leur père, hormis les 3 ou 4 derniers jours.

Est-ce que ça fait de moi une mauvaise mère ?

Je n’appréhende pas parce que j’ai confiance en leur père. Je sais qu’il s’occupera bien d’eux, qu’ils seront bien chez lui.
Cela doit aussi pas mal aidé pour le fait qu’ils ne me manquent pas.

Mais s’ils ne me manquent pas, c’est aussi parce que je profite de leur absence pour faire tout ce que je ne peux pas faire quand ils sont là.
Je fais la grasse matinée, je mange à l’heure que je veux, je squatte le cinéma…
Régulièrement, je pars en vadrouille. Souvent à Paris, où j’ai de la famille et pas mal d’amis.

J’améliore mon cocon en imaginant les travaux à faire et en les faisant.

Je teste de nouvelles choses, surtout en loisirs créatifs (genre, là, j’ai envie de me mettre au cartonnage).

Quand ils sont chez leur père, je ne les appelle pas. Tout simplement parce que quand j’étais animatrice en colonie de vacances, je m’étais rendue-compte que les enfants avaient un vrai coup de blues quand ils avaient leurs parents au téléphone. Car c’est à ce moment là qu’ils se rappelaient que leurs parents n’étaient pas là et leur manquaient.


Mon ex comme moi ne bloquons pas les transmissions. Si les enfants veulent appeler le parent absent, nous le faisons. Chez moi, le numéro de leur papa est noté au dessus du téléphone, et ils savent se servir du téléphone fixe et appeler eux-même.

Je n’envoie pas non plus de textos, sauf en de rares occasions.

Il y a des fois où, oui, ils me manquent et que j’ai hâte qu’ils rentrent.

Mais je savoure aussi chaque minute sans eux.

J’apprécie énormément que ma maison soit nickel pendant toute la semaine.
Quand ils partent le vendredi, j’enchaîne direct par un grand ménage.
Et pendant une semaine, ma maison resplendit, je n’ai quasi rien à faire !

J’apprécie que ma maison soit calme. Ne pas entendre de cris, de chamailleries.
Ne pas être bousculée par les horaires à respecter….

J’apprécie de pouvoir m’adonner à quelques plaisirs que je ne m’autorise pas quand ils sont là :

Choisir un programme télé un peu idiot et m’affaler sur le canapé, en pyjama, en grignotant tout et n’importe quoi.
Quand ils ne sont pas là, le mauvais exemple, c’est pas grave.

J’aime pouvoir commencer un bouquin sans être interrompue toutes les 5 min par des questions, des bagarres, des devoirs….

Prendre un bain en plein milieu de l’après midi qui dure pendant 2h.

Décider à la dernière minute d’aller faire un tour en ville.

Une semaine sur deux, je suis célibataire sans enfants et je suis pleinement et totalement heureuse de l’être.

Beaucoup ne comprennent pas, parmi ceux qui savent, cet état d’esprit. J’avais déjà choqué pas mal de personnes en abandonnant mari et enfants quand Tisinge avait 18 mois pour partir seule à l’autre bout de la France.
Une escapade nécessaire, impérative, pour ne pas sombrer dans un quotidien qui finissait par m’étouffer sous le poids des corvées ménagères et des suivis particuliers des enfants.

En revenant de ces 10 jours loin d’eux, c’était comme si j’avais totalement rechargé les batteries, que je m’étais remplie de l’amour que je n’avais plus vraiment pour eux, et j’étais enfin prête à redonner de nouveau.

On aime nos enfants. Passionnément. Sans compromis. Mais je reste persuadée au fond de moi que pour pouvoir être là pour eux, pour pouvoir leur donner l’attention et l’amour dont ils ont besoin, il faut parfois s’éloigner d’eux.
Chez moi, ça me donnait l’impression d’être un distributeur de bonbons qu’on avait vidé, petit à petit, et qui n’avait plus rien à donner. Il fallait re-remplir le réservoir pour permettre aux bonbons de s’écouler de nouveau.

Ils partent chez leur père fin juin pendant 5 semaines. Une semaine de plus que l’an passé, hasard un peu casse-pied du calendrier.

J’ai déjà prévu tant de chose, pour ce mois de juillet, que je ne suis pas sûre d’avoir le temps de penser à eux plus de quelques minutes :

Héberger une amie pendant une semaine, faire des travaux de rénovation dans l’appartement, partir dans le sud pour aller voir quelques personnes chères à mon cœur, passer peut être par Paris s’il reste du temps, et profiter de la famille et des amis.

Rien que les travaux prévus vont facilement me prendre 10 jours. Cumulés à la semaine où mon amie sera là et aux 10/15 jours où je partirais voir famille et amis, le temps passera tellement vite !

Alors, si c’est égoïste, j’assume.

Car être égoïste ainsi me permet d’être beaucoup plus zen et à l’écoute de mes enfants quand ils sont là.
Je me prend bien moins la tête avec le rangement quand c’est ma semaine avec eux, car je sais que dans quelques jours, ma maison sera de nouveau nickel.

Je suis beaucoup plus patiente avec les interruptions qu’ils m’obligent à faire quand je blogue ou quand je lis car je sais que j’aurais mille fois plus de temps quelques jours plus tard.

Être égoïste, ça fait aussi du bien, parfois. Et je ne suis pas sur que ce ne soit qu’un défaut, comme je le croyais avant.
Ça peut être aussi une qualité importante, quand on sait doser l’égoïsme !

10 commentaires sur “Égoïste”

  1. Ici aussi j’apprécie grandement le week end en mode célibataire souvent trop court! Je me rends compte à quel point ça me fait du bien d’avoir un peu de temps pour moi, pour glander sur le canapé en regardant autre chose que des dessins animés, lire un bouquin et comme tu dis avoir une maison qui reste propre! En tout cas tu auras des vacances bien remplies et c’est sûr que pour le coup ils n’auront pas le temps de te manquer

  2. Je ne suis pas divorcée mais je te comprends . On aime nos enfants mais je crois qu’à un âge, lorsqu’ils n’ont plus vraiment besoin de notre présence à 100% et être maternés, on aime aussi ne pas les avoir avec nous . Ce n’est pas égoïste . Non, juste je crois normal de vouloir avoir du temps pour sois et juste sois . On est des mamans mais nous sommes aussi des personnes à part entière avec des envies personnelles et oui, finalement, peut-être un peu égoïstes … et alors? On ne fait rien de mal dans la mesure où, à côté de ça, on assure son rôle de maman parfaitement 😉

  3. J’adhère complètement à ta façon de voir les choses ! Je me suis vite rendue compte en devenant maman, qu’il était vital pour eux comme pour moi que je recharge les batteries. Et pour moi aussi, rien de tel que du temps pour moi, seule, égoïste. J’essaye de trouver ce temps régulièrement, ce n’est pas toujours facile, mais c’est vraiment salvateur !

  4. mais non que tu n’es pas une mauvaise mere totu de maniere tout le monde ne peux pas comprendre je pense. il y a ceux qui vivent pour leurs enfants et ceux qui vivent pour eux, moi je suis dans le second cas, je ne fais pas ma vie autour de ma fille je m’adapte oui mais elle s’adapte à la mienne maintenant que ce n’est plus un bebe et je l’ai non stop par rapport à toi bon j’en ai qu’une aussi 3 j’aurai pas pu je pense ;). et quand elle par le week-end ça passe vite, la semaine ben je l’appelle une fois et en raccrochant j’ai mal au bide car elle me manque et quand elle part 15 jours l’été oui on fait max 15 jours par 15 jours et ben là c long mais je ne déprime pas je profite quand meme des soirées d’été pour me balader

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