Les enfants ont changés d’école. Qui dit nouvelle école dit aussi nouvelle façon de faire.
Mercredi, j’ai découvert que c’était à moi de fournir le goûter quand les enfants vont à la garderie du soir.
J’aurais aimé qu’on me le dise avant, car cela voulait dire que le mardi, jour de rentrée, mes loulous n’avaient pas eu de goûter.
Et ce soir là, personne ne me l’a dit, en plus.
Jeudi matin, j’avais donc bien préparé leur petit goûter.
A midi, je récupérais Gremlins, souffrant. Et je découvrais que le goûter avait déjà été mangé : « Mais c’est la maîtresse qui a dit ! »
J’étais sceptique et je lui ai dit que j’en parlerais à la maîtresse le soir même.
Le soir, je récupérais les deux petits pour découvrir que le goûter de Schtroumpfette avait été aussi déjà mangé.
Même explication que pour son frère.
Je cours donc dans la classe de mon grand. La maîtresse m’apprends que non, elle n’a pas dit aux enfants de manger leur goûter. Mais que certains parents ont pris l’habitude de donner à leurs enfants une collation pour le matin. Et qu’elle rappelle donc à ces enfants que c’est au moment de la récréation qu’il faut la prendre.
Du côté de ma fille, même son de cloche : des enfants ont l’habitude de cette collation, les enseignants ont donc pris le pli de proposer aux enfants de manger pendant la récréation.
Cela allait de pair avec ma découverte, le matin même, d’une feuille accrochée devant la classe de Tisinge. Un calendrier sur un mois sur lequel les parents doivent s’inscrire à tour de rôle pour emmener le « goûter du matin » en respectant la demande de l’enseignante.
Personnellement, je suis contre la collation du matin.
Je sais qu’elle a des vieilles origines, que c’est pour que les enfants qui n’ont pas pris de petits déjeuners le matin puissent avoir quelque chose dans le ventre.
Mais déjà, je pars du principe que c’est au parent de faire en sorte que son gamin mange le matin. Si effectivement, il est impossible de lui faire avaler quoi que ce soit, oui, mettre un fruit, une compote dans le sac pour « un peu plus tard ».
Mais je n’admets pas que pour quelques élèves qui ne déjeunent pas, toute la classe doit se soumettre au rituel de la collation.
L’AFPA à édité un très bon document qui montre que le coup de barre de 10 h n’est pas la conséquence d’une hypoglycémie mais d’une cause physiologique normale.
Que la collation constitue un contre-message nutritionnel puisqu’elle suggère que le nombre de prises alimentaires doit être multipliés.
Il a été prouvé également que cette collation augmente le risque de grignotage : l’enfant qui mange une collation aurait moins faim le midi, mangerait donc moins, et aurait donc « besoin » d’un goûter plus conséquent, ce qui entraîne une baisse de la faim au dîner, et une sensation de faim dans la soirée….
La collation multiplie donc les prises alimentaires, donc les prises de calories, et, par conséquent, augmente le risque de problème de poids…
L’AFSSA explique très bien les méfaits de cette mauvaise habitude ici.
J’ai donc bien fait comprendre aux enseignants de mes grands que j’étais totalement contre la collation, que mes enfants mangent le matin et que je n’autoriserais aucune autre prise alimentaire que celles dites « normales », à savoir petit-déjeuner, déjeuner, goûter et dîner.
J’ai dû expliquer à mes enfants que le goûter que je leur fournis le matin n’est QUE pour l’après midi, après l’école. Que s’ils décident de le manger le matin, tant pis pour eux, ils n’auront rien le soir et auront faim.
Ils l’ont bien compris, et depuis, gardent bien leur goûter pour le soir.
Mais ce qui m’horripile le plus, dans tout cela, c’est en maternelle. Cette liste qui demande aux parents de fournir une collation pour toute la classe.
Déjà, je suis contre la collation, certes. Mais devoir payer pour 30 élèves, alors que j’ai de petits revenus, c’est pour moi hors de question.
Et vouloir m’obliger à le faire alors que c’est pour quelque chose qui devrait être interdit, c’est encore pire.
Je ne me suis pas inscrite sur cette liste.
Ce soir, Père Charmant m’a appelé pour me dire qu’un mot dans le cahier de Tisinge explique le principe et demande aux parents de s’inscrire.
J’ai été rassurée et contente de l’entendre avoir le même avis que moi, de refuser de s’inscrire et de laisser Tisinge avoir une collation le matin juste pour imiter les copains.
Demain, il va interpeller la maîtresse de Tisinge là-dessus, en lui disant notre désaccord.
Apparemment, nous sommes pour le moment les seuls à nous offusquer de cette façon de faire.
Nous, parents, n’avons pas été concertés pour savoir si nous étions d’accord sur la collation.
On ne nous a pas demandé si nous étions d’accord pour faire un roulement et payer pour toute la classe.
Et nous avons beau avoir nos principes, ce sont nos enfants qui vont trinquer.
Ils nous disent déjà qu’ils ont très envie, en voyant les copains, de manger un goûter eux aussi le matin.
En décidant de ne pas leur en fournir, nous les excluons, d’une certaine façon, d’un temps collectif.
Et nous leur donnons l’impression d’être les seuls à ne pas y avoir droit.
C’est délicat et difficile pour nous de leur expliquer.
Pour l’instant, ils ont l’air de bien le prendre. Mais jusqu’à quand ?
http://www.education.gouv.fr/cid50297/la-sante-des-eleves.html#Pr%C3%A9vention%20du%20surpoids%20et%20de%20l%27ob%C3%A9sit%C3%A9
Recommandations concernant les collations et goûters
La collation matinale à l’école n’est ni systématique, ni obligatoire. Elle ne se justifie pas pour les élèves qui ont pris un petit-déjeuner avant de venir à l’école. Les enseignants peuvent cependant en mettre une en place, au moins deux heures avant le déjeuner. Les boissons ou aliments proposés aux élèves permettent une offre alimentaire diversifiée en privilégiant l’eau, les jus de fruit sans addition de sucre, le lait ou les produits laitiers demi-écrémés, le pain, les céréales non sucrées.
On trouve même noté que cela doit rester exceptionnel et proposé le matin avant la classe, et seulement aux enfants pour qui les parents ont signalés le besoin 😉
j’ai eu le même coup dans notre école. Il n’y avait pas de collation, ça me convenait puis l’année dernière : nouveau directeur qui aime grignoter pendant les récrés accepte la demande d’UNE seule maman qui demande à autoriser et conseiller les collations pour les récrés car “mon dieu ses garçons ne déjeunent pas le matin” j’ai fait un bon en découvrant cette info, donc elle, elle ne règle pas son problème et il faut qu’on s’adapte, j’ai cru rêver et pourtant je suis souple et compréhensive d’habitude. Je n’ai jamais mis de goûter dans le sac de mes filles et elles se portent très bien 🙂
Voilà, je suis d’accord. Ce n’est pas à la classe entière de s’adapter aux besoins d’un seul enfant (ou de quelques enfants)
Je parle bien entendu de besoins autres que dûs à des pathologies et handicaps, hein 😉
Ici, on me dit que beaucoup d’enfants ne déjeunent pas car problèmes familiaux graves… Sauf que je considère que l’école et les autres parents n’ont pas à pallier aux carences éducatives des parents “déficients” et qu’il y a les services sociaux pour ça
Je ne suis pas encore maman (enceinte de 6 mois) mais je tenais à te féliciter. Je trouve ta réflexion très objective. Je n’avais encore jamais réfléchi à ce problème de collations mais j’aurai tendance à être d’accord avec toi. Et puis même si JE décidai de donner à MON enfant une collation le matin je ne verrai pas de quel droit je devrait l’imposer aux autres. Je pense qu’il n’est pas toujours facile d’aller à l’encontre du plus grand nombre et de passer pour “la chieuse de service” mais quand ça concerne l’éducation et la santé des enfants pas de pitié pour les croissants 😉
Bonne continuation à toi
PS: ok pour aider dans la mesure du possible mais payer pour 30 élèves revenus faibles ou pas je dis NON. Nous sommes dans un pays qui aide énormément les familles en difficulté et pas du tout les familles “moyennes” donc faut pas pousser non plus.
Merci. je n’ai aucune hésitation à passer pour la chieuse, heureusement, j’ai mon caractère 😉