Prévoir ses obsèques

Photo by Ryan Stone on Unsplash

Super sujet pour un retour après quelques semaines de silence, n’est ce pas ?

Je ferais un billet « bilan » prochainement, pas mal de choses ont été chronophages et fatigantes, et je ressens vraiment le besoin d’en partager certaines.

En attendant, je viens ce jour vous parler de prévoyance. Et pas de prévoir le prochain repas ou la prochaine sortie avec les enfants, non non…
La prévoyance décès.

Fun non ?

Mes parents, et surtout mon père d’ailleurs, vieillissent. Son état de santé oscille entre moyen et vraiment pas bon, et ces deux dernières années, j’ai vraiment cru à quelques reprises que c’était la fin.

Du coup, vu que je suis sa curatrice, mais également la seule certainement qui devra gérer ses obsèques le jour où, je me suis pas mal penchée sur la question.

La bonne nouvelle, c’est qu’il a souscrit auprès de sa banque une prévoyance afin de couvrir les frais. La mauvaise est que malgré la cotisation élevée, la somme pour laquelle il cotise ne couvrira pas tout.
Ballot….

Bref, ça, plus quelques décès dans l’entourage proche ou pas m’a obligé à y réfléchir.
Parce que si les aînés ont leur père, ce n’est pas le cas de PetitPépin.
Et que je refuse de leur laisser la charge matérielle et financière de mes obsèques.
Ils auront déjà à gérer leur deuil, je veux pouvoir les préserver encore un peu, même décédée.

Bon, comme toutes mes idées de génie, celle-ci s’est imposé à moi à un moment plutôt étrange.
Le 24 décembre, j’étais donc en train de chercher, me renseigner, faire des devis et comparer les assurances prévoyance. Joli réveillon.

Le 26, j’ai signé mon contrat.

Pourquoi je vous en parle ?

Parce qu’avant de me pencher sur la question, je n’avais pas imaginé la complexité de la chose, ni le fait que financièrement, c’est un poids énorme, même quand on a souscrit une prévoyance.

Pour ma part, j’avais deux exigences.

Je voulais une prévoyance en prestation, et non pas en numéraire.
En gros, je voulais que mes enfants n’aient pas, comme avec la plupart des prévoyances, une somme allouée pour payer mes obsèques.
Je veux pouvoir prévoir en amont (mon cercueil, le type de soin, de cérémonie…) et que ces prestations soient entièrement réglées le jour J.

Je voulais également m’assurer que quoi qu’il arrive, mes enfants n’auront pas à rajouter un centime pour mes obsèques.
En effet, le coût des obsèques augmentent vite. Et des obsèques estimées à 4500€ (un minimum en général) à un moment pourront voir leur montant s’envoyer plus tard. Rendant le contrat de prévoyance insuffisant.

J’ai donc trouvé mon bonheur.
J’ai pu choisir si je voulais être enterrer ou incinérer, le type de cercueil, les soins du corps, le type de cérémonie….
Personnellement, j’ai fait le choix du moins cher.
Parce que d’une part, je veux être incinérer. Donc je ne veux pas payer des milles et des cents pour finir en cendres.
Mais aussi pour des raisons de budget. Une fois morte, être étendue dans du sapin ou du merisier me laissera froide (jeu de mot pourri bonjour).
Et n’étant pas croyante, et ma famille non plus, je ne vois pas l’intérêt d’une cérémonie coûteuse.

L’organisme assureur a estimé combien coûterait donc mon incinération.
Parti de là, nous avons vu selon mon budget quelle mensualité était possible.
Actuellement, je paye environs 22€ et ce, pendant 20 ans.

Alors on va me dire que je pourrais mettre ces 22€ dans une tirelire pour plus tard…
Oui mais non.

Déjà parce que si je décède dans un an, je n’aurais pas payer la totalité de la somme convenue. Et malgré tout, l’assureur prendra tout en charge comme prévu.
Donc, je suis gagnante.

De plus, le coût des obsèques augmentent régulièrement. Donc même en mettant moi-même de côté pendant 20 ans, il est fort probable que le jour où je ne serais plus, la somme ne sera pas suffisante.
Là, pas de mauvaise surprise : que je décède dans 1 ou 30 ans, que le coût reste celui prévu ou double, mes obsèques seront exactement celles prévues sans qu’on puisse demander à mes enfants une rallonge budgétaire.

Il y a aussi le côté dépensier. Là, cet argent est à l’abri, et impossible d’y toucher si j’ai du mal financièrement le mois prochain, sauf à racheter ma franchise (et en perdant quelques euros au passage).

Enfin, il y a aussi le fait que là, le jour de mon décès, la personne en charge de s’en occuper n’aura qu’une chose à faire : appeler mon assureur.
Ce dernier s’occupera des déclarations, des démarches, de l’organisation des obsèques et d’aider et d’informer mes proches sur les aides et démarches qu’ils peuvent ou doivent entreprendre.
Un service clé en main qui me plaît particulièrement.

Alors oui, ce n’est pas franchement rigolo de se préoccuper de ça. Ça oblige à réaliser que, oui, on est pas immortel. Et à composer avec sa propre mort. Et ça peut être anxiogène.
Personnellement, je n’appréhende pas l’idée de ma mort, ni prochaine, ni lointaine. C’est dans la logique des choses, et voilà.
J’ai 38 ans. J’aimerais vivre le plus longtemps possible en bonne santé, voir mes enfants grandir, devenir eux mêmes adultes….
Mais la vie est fragile, et je suis réaliste.
Alors, je vis avec. Et je sais que tout peut s’arrêter d’un jour à l’autre.

Bon, clairement, avec l’assureur choisi, j’ai pas mal rigolé. J’ai beaucoup aimé le moment où il m’a annoncé que mon cercueil serait garni en soie
« En soie ? C’est la base ou il y a moins cher ? »
« Mais vous savez, c’est plus confortable »
« Confortable ? Mais je serais morte, et je vais être incinérée. Donc bon, soie ou coton, on s’en fiche hein! »
Gros fou rire.

Après la signature du contrat, j’ai reçu chez moi des documents à remplir avec mes volontés. Un document pour désigner les bénéficiaires également (car il y a une petite somme pour eux).

Avec, il y avait des petites cartes avec mon nom et numéro de contrat.
J’en ai collé une dans mon livret de famille, glissé une dans mon portefeuille et les autres seront données à quelques personnes.
Ainsi, le jour de mo décès, elles auront le numéro de l’assureur et mon numéro de contrat, et ce sera bien plus simple pour tout le monde.

Étrangement, savoir que ça, c’est réglé, a été extrêmement apaisant pour moi. Au moins sur le côté obsèques et financier.

J’ai décidé que je ne mettrais qu’un seul bénéficiaire : PetitPépin.
Les grands ont leur papa, et l’héritage qu’ils auront de ce dernier. Alors que PetitPépin n’a que moi. Et si je peux aider un peu en lui laissant une petite somme (moins de 1000 €), ça me rassure
J’ai d’ailleurs glissé dans mon contrat un courrier qui explique pourquoi à ses aînés, pour qu’ils sachent et ne se sentent pas lésés.

Maintenant, ne me reste qu’une démarche à accomplir : aller chez un notaire avec les deux tutrices que j’ai choisi pour PetitPépin et faire un mandat à effet posthume, afin que sa tutelle leur soit accordé sans que personne ne puisse s’y opposer.
Elles sont déjà prévenues, j’attends juste d’avoir le budget pour cela.
En attendant, j’ai préparé un courrier, glissé là encore dans mon dossier de prévoyance, pour donner ma volonté à ce niveau là.

Je crois qu’une fois cela réglé, ce sera un poids en moins dans ma tête. Un poids dont je n’ai pas toujours conscience mais qui est pourtant bien là.

3 commentaires sur “Prévoir ses obsèques”

  1. Parfait tout cela et je suis entièrement pour mais n’oubliez pas dans quelques années quand ils seront tous grands et avec des situations, de peut être revoir cette donation (malgré l’explication donnée aux aines car Petit pépin peut un jour retrouver son papa, avoir une mega extra situation et les autres avoir un papa qui n’a plus d’héritage pour X raisons et une situation bien en dessous de celle de leur petit frère).

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