Il y a un truc qui m’insupporte vraiment, c’est le manque d’écoute. Quel qu’il soit.
Mais encore plus quand ça vient des professionnels de santé, et concernant la santé de nos enfants.
Même si je conçois très bien qu’il y a des parents qui s’inquiètent d’un rien, qui consultent pour tout et n’importe quoi.
Mais je reste convaincue qu’il faut écouter les parents. Ils sont les meilleurs juges pour savoir, en général, s’il y a un truc qui ne va pas avec leurs enfants.
Je ne connais aucun parent qui se lève le matin en se disant « tiens, je ne sais pas quoi faire aujourd’hui, si on allait faire suer le médecin / les urgences ! »
Je ne connais aucune personne « censée » qui adore encombrer inutilement les urgences en perdant des heures dans des conditions inconfortables.
Oh, je ne dis pas que ça existe. Je dis juste que c’est certainement rare.
Et surtout, que dire que « ils viennent pour rien » est juste une grosse connerie à dire. Ils viennent toujours pour quelque chose. Et si ça paraît risible ou sans gravité aux yeux des habitués ou professionnels, pour eux, c’est parfois tellement anxiogène que leur seule solution pour être rassurés, c’est d’aller voir un docteur, en cabinet ou aux urgences.
J’ai 4 enfants. J’en ai soupé, des consultations médicales diverses et variées. Et pourtant, je ne suis pas du style à m’inquiéter facilement.
Je me rappelle, pour mon 1er. A 3 mois, on retrouvait sur ses cols de bodys/pyjamas des légères traces de sang. Ben, contrairement à ce qu’on me conseillait, je n’ai pas foncé voir un docteur.
D’une parce que j’avais le rv du 4eme mois 4 jours plus tard.
De deux parce que ça excepté, mon Gremlins se portait super bien : il souriait, mangeait, faisait caca…
4 jours plus tard, devant le doc, je soulève le pb en fin de consultation. Et bien, c’était juste des traces de sang dues au fait que mon loulou s’égratignait les gencives avec ses ongles.
Voilà, fin du game, pas de stress.
Je me rappelle très bien de la surprise et de l’air goguenard de mon doc, étonné de ma zénitude et du fait que je n’ai pas consulté tout de suite.
Voilà le genre de mère que je suis. Je ne m’inquiète donc pas facilement et la plupart du temps, je gère avec les moyens du bord, préférant éviter de me taper l’attente dans une salle surchauffée et surpeuplée et de sortir de l’argent pour trois fois rien.
Quand mes enfants ont multipliés les bronchiolites, j’ai fini par me contenter de passer un coup de fils au médecin pour lui demander de me préparer une ordonnance pour les kinés respi / ventoline et autres joyeusetés.
Même quand ils ont chopés la varicelle, j’ai passé un coup de fils pour avoir une ordonnance (mais là, mon docteur m’a dit que, bon, quand même, ce serait bien qu’il puisse constater de lui même)
Avec mon doc, on a un deal. Il me fait en général les ordos que je lui demande, et à l’occasion, si je passe dans le coin, il prend 3 secondes pour vérifier que je ne me plante pas.
Mais on fait ça pour les pathologies les plus « connues » ou pour lesquelles j’ai l’habitude. Et on a mis ça en place après un certain temps, une fois qu’il s’est rendu compte que je me pointais à son cabinet avec déjà mon diagnostic et le traitement et qu’il était d’accord avec ce que je pensais.
Ça n’empêche pas que je me suis rendue aux urgences plus d’une fois.
Et ce qui me choque à chaque fois (et parfois même chez mon médecin adoré pourtant), c’est le manque de considération pour la parole du parent.
Les médecins ont étudié longtemps. Ils savent donc mieux.
OK.
Certes, ils ont étudiés. Mais entre la théorie et la pratique, et même entre pratique et pratique, il y a parfois un monde qu’il ne faut pas dédaigner.
Je me rappelle du dédain des urgences pédiatriques après 3 passages en moins de 6 jours pour Gremlins, alors âge de 4 ans.
Je savais que quelque chose clochait. Pourtant, il n’avait que de la fièvre et aucun autres symptômes.
Au 3eme passage, je me suis fait carrément envoyer sur les roses.
2 jours plus tard, mon fils était hospitalisé en urgence pour pleurésie et pneumonie, un drain sortant de son poumon droit.
5 semaines en réanimation pédiatrique, une sortie la veille de Noël.
Et une maman qui culpabilisait de n’avoir pas su imposer son point de vue.
Et encore, heureusement qu’au passage ayant débouché sur l’hospitalisation, j’ai hurlé dans l’hôpital que je ne sortirais pas de là sans un vrai diagnostic.
Qui sait ce qui se serait passé si je les avais écouté et que j’étais une nouvelle fois rentrée chez moi avec juste du doliprane ?
2 mois plus tard, après une après-midi d’anniversaire, alors qu’il m’aide à ranger les jouets, j’entends un truc bizarre dans sa respiration. Ça n’a duré qu’un instant, ça ne s’est produit qu’une fois. Mais j’ai su. Une rechute, ça ne faisait pas le moindre doute pour moi.
Les médecins des urgences m’ont limite traitée de parano dans un premier temps. Jusqu’à ce que j’insiste pour qu’ils fassent au moins une radio pulmonaire ou, je cite « je jure qu’au moindre problème, je porterais plainte contre chacun d’entre vous ».
Et la radio a montré une rechute, légère, certes, mais qui a été prise tellement tôt qu’il n’y a eu quasi aucun symptôme (juste ce petit claquement dans sa respiration, une seule fois!) et un traitement léger a permis de le guérir rapidement
Pour Schtroumpfette, pendant longtemps, on m’a dit que son pb de langage, c’était rien. Qu’elle n’avait aucun problème. Que le problème, c’était limite moi.
2 années de perdues parce qu’on ne m’a pas écoutée quand j’ai dit « Non, ce n’est pas normal, il y a quelque chose ».
Et maintenant, elle a un suivi régulier, des régressions fréquentes et un handicap reconnu.
FAIL
Ma tante a dû faire un scandale au milieu des urgences pour que des analyses soient faites. En quelques minutes, les docs qui disaient que non, il n’y avait rien, ont déboulé dans la chambre des urgences à toute vitesse : mon petit cousin de 5 ans était diabétique et à la limite du coma. Voilà ce qu’ont révélés les analyses. Voilà ce qui a été diagnostiqué parce que ma tante a refusé de laisser les médecins la renvoyer sans l’écouter.
Après 3 enfants, on pourrait se dire que les médecins m’écouterait un peu plus.
Mais non, quetchi, nada, rien….
PetitPépin hurle beaucoup. Non, pas des pleurs, hein, je parle de vrais hurlements, où il finit en nage, le souffle limite coupé.
Il hurle parce qu’il veut boire. Souvent. Genre toutes les 1h30.
Le faire patienter est juste une épreuve. Et si j’arrive à le faire tenir 2h, c’est déjà un exploit.
Du coup, il est fréquent qu’il boive jusqu’à un litre de lait (maternisé) par jour.
J’en ai parlé à la visite du 1er mois à mon médecin, lui parlant également de petites choses que j’avais notées sur son comportement et qui m’interpellait.
Sa réponse: il faut diminuer la quantité journalière de lait. Et le laisser patienter entre les biberons, quitte à le laisser hurler.
Mouais. Je ne suis pas convaincue mais je tente quand même.
Jusqu’à ce que je m’épuise.
Et jusqu’à ce que je décide d’aller aux urgences pour voir si, eux, prendraient les choses un peu plus au sérieux.
Et bien non.
Autant, la jeune étudiante qui l’a ausculté au départ et m’a parlé intolérance au PLV ou RGO a eu ma reconnaissance éternelle. Autant sa supérieure qui est arrivée ensuite en me disant : il prend bien du poids, le pb, c’est qu’il boit trop, laissez le pleurer n’a récolté que mon mépris.
Sachant que tout ce petit monde a été averti que mes aînés ont eu un léger RGO….
Je trouve leur façon de faire extrêmement culpabilisante déjà (c’est de ma faute, je donne trop à manger à mon fils et je suis trop faible pour le laisser hurler) mais aussi très anxiogène pour lui comme pour moi (on s’en fout, on fera rien, laissez le hurler et vivez avec)
Tout ce petit monde ne se rend apparemment pas compte de ce qu’est la torture d’entendre un nourrisson hurler pendant des heures.
Combien c’est stressant et épuisant, et pour les parents, et pour l’enfant.
Alors qu’en donnant le biberon à la demande, on s’épargne ces crises et ce stress.
Et même si je suis bien consciente que les quantités ingurgitées par mon bébé sont trop élevés et qu’il faudrait effectivement faire en sorte de les réduire et d’espacer les prises, je sais aussi que je finirais par péter les plombs si je dois vivre encore plusieurs semaines dans les hurlements permanents.
J’ai donc décidée de prendre les choses en main moi-même.
Mon bébé a un problème, et je suspecte un RGO, même s’il ne régurgite pas énormément.
Je suis donc passé à un nouveau lait, et j’ai pris sur moi pour lui administrer un antiacide (du Phospalugel) ainsi que des probiotiques pour essayer de juguler le problème et lui permettre de retrouver une sérénité (et moi, du calme).
Heureusement, tous ces produits se vendent sans ordonnance (même si j’aurais été remboursée pour certains si j’en avais eu une)
Cela fait quelques jours que j’ai commencé.
Il a fallu que je retourne aux urgences, car le quotidien est devenu de plus en plus dur, avec un bébé qui a commencé à pleurer pendant les biberons.
J’ai expliqué au pédiatre des urgences ce que j’avais commencé avec Petit Pépin.
Elle a confirmé le RGO, agrémenté de coliques bien carabinées.
Elle m’a également dit de continuer le traitement, en rajoutant juste une dose de Phosphalugel après chaque biberon.
Depuis Mon fils a réduit les quantités de lait à la journée. On passe de plus de 900 ml à 650 maxi.
Et il commence à bien espacer les biberons, surtout la nuit.
Il y a encore beaucoup trop de cris et de hurlements, tant il a mal.
Alors, je continue à lui donner « mon traitement » mais aussi les biberons à la demande.
Je continue à refuser de le laisser pleurer pour un bib.
Et finalement, ça a l’air de fonctionner. Et je compte bien en toucher deux mots à mon médecin lors de notre prochaine visite, dans 15 jours, si vraiment les améliorations sont nettes.
Alors amis médecins, putain, arrêtez un peu de penser que les parents sont juste des chieurs. Écoutez les un peu et creusez un peu, même si, de 1er abord, vous êtes persuadés qu’il n’y a rien.
Mieux vaut perdre un peu de temps pour rien que de minimiser quelque chose qui pourrait si facilement être soigné.
Amis parents, faites vous confiance. Vous connaissez vos enfants mieux que quiconque. Si vous sentez que quelque chose cloche, si vous en êtes intimement persuadés, enfoncez les portes ouvertes, ne lâchez rien !
Bonjour
Je ressent exactement la même chose que toi et je fais ce que je pense être bon même si aussi bien la maîtresse l’éducatrice et le papa de mes enfants ne sont pas d’accord
Je suis en instance de divorce et sa ne se passe pas bien
Merci d’avoir pris le temps de noter tout sa c’est exactement ce que j’ai ressenti et ce que je ressent encore de temps en temps
Merci à toi. Et bon courage !
Bonjour,
J’aurais pu écrire la même chose. Lorsque je vais voir mon médecin traitant ou un service des urgences, c’est, comme vous, parce que je sens, parce que je sais que mon enfant a besoin de voir un médecin.
Cet été, ni ma fille (âgée de 8 ans mais qui raisonnait plutôt comme une enfant de 10 ans, très mûre pour son âge, avec un an d’avance à l’école), ni moi-même n’avons été entendues. Cela a conduit ma fille au paradis…
Le premier médecin, vu aux urgences le 15 août, m’a fait taire parce que j’ai répondu à sa question à la place de ma fille. Il m’a dit :”Madame, ce n’est pas vous que j’interroge, c’est votre fille.” Sauf que ma fille, après 8 jours passés au lit avec des maux de tête carabinés, ne mangeant quasiment pas, buvant très peu (alors qu’il faisait plus de 30 °C), avait un peu de mal à se repérer dans le temps. Je n’avais encore jamais rencontré un médecin qui n’écoute que l’enfant !!! Nous sommes rentrées à la maison comme nous étions venues, pas du tout écoutées. Alors que nous venions de retrouver ma fille, en vacances chez mes parents, et que franchement, comme occupation de mes vacances, il y a mieux que d’aller faire une balade de courtoisie aux urgences. Manifestement, j’ai dérangé l’urgentiste et il avait mieux à faire que de s’occuper de la santé de ma fille (regarder les JO à la télé ?).
Ensuite, elle a vu 2 généralistes qui n’ont pas trouvé ce qu’elle avait et qui ont complètement minimisé. Le nôtre étant en congés, elle est arrivée aux urgences d’un hôpital pédiatrique où l’interne n’a rien vu. La doctoresse (vue après l’interne) a décidé de garder ma fille. C’était le vendredi soir. Elle a eu un IRM cérébral le samedi 20 après-midi qui a été mal interprété (on l’a su le 17 novembre) et elle est décédée le mercredi 24 août, après avoir enduré des douleurs épouvantables, dignes d’un autre siècle. Je vous passe les détails de son calvaire, la façon dont elle a été traitée et tous les propos déplacés que nous avons entendus.
J’avais bien mesuré la gravité de la maladie de ma fille. Mais, je n’étais pas en mesure de lire l’IRM à la place des médecins… et de mettre en place le traitement adapté qui aurait pu la guérir…
Il ne faudrait pas tomber malade un week-end, encore moins en août et surtout pas pendant le week-end prolongé du 15 août : la totale !
Mon troisième enfant me manque considérablement. Prenez bien soin de votre quatuor : quel trésor !
Cordialement.
triste histoire de votre vie ..vraiment dommage de ne pas être écouté..ma belle soeur a eu le même souci le week end dernier , elle a fini par leur dire qu’elle ne venait pas pour le plaisir mais qu’elle sentait que quelque chose n’allait pas…bon courage pour petit Pépin aussi , j’espère qu’avec le traitement maintenant ca va aller mieux 🙂
Merci. Oui, c’est dommage que les médecins ne soient pas plus à l’écoute des parents
Effectivement, c’est le moins que l’on puisse dire que les médecins devraient être à l’écoute des parents et aussi des enfants car ma fille, malgré son jeune âge, a parfaitement su décrire ce qu’elle ressentait, ses douleurs, où elle avait mal. C’était très clair. Hélas, personne ne l’a écoutée, personne ne l’a crue…
Je t’envoie toutes mes pensées <3
Merci beaucoup !