
On entend tout et n’importe quoi concernant la résidence alternée. Il y a autant de détracteurs de ce mode de garde que de fans.
Personnellement, je pense que tout est affaire de goût et surtout, c’est une décision à prendre au cas par cas, tant la résidence alternée demande de concessions et de sacrifices.
Chez nous, ce ne fut pas un choix. Plutôt une évidence.
Quand j’ai quitté leur père, que j’ai vu mon avocate pour la première fois, j’ai tout de suite parlé de la résidence alternée. C’est d’ailleurs elle qui m’a fait prendre conscience que ce choix, nous ne l’avions pas du tout discuté ensemble. Le soir même, j’en parlais à Ex qui m’a répondu d’un tonitruant « Je veux la garde alternée et m’occuper de mes enfants ! ».
C’était une évidence logique mais aussi, il faut bien l’avouer, un peu égoïste aussi, du moins de mon côté.
Après avoir passé 7 ans a tout donné à mes enfants, en avoir fait un burn out, je voulais pouvoir me reposer sur leur père et souffler seule. La résidence alternée me donne ce pouvoir, d’autant que nous avons opté dès le départ pour une alternance une semaine / une semaine.
Logique aussi parce que Ex est quelqu’un de bien et surtout, surtout, un super papa en qui j’ai toute confiance, même si nous pouvons diverger sur quelques points d’éducation. Il aime ses enfants, et sait s’en occuper. Je ne me serais donc pas du tout vu le priver du droit à éduquer et à vivre avec ses enfants autant que moi.
Nous avons opté pour l’alternance d’une semaine sur deux pour des questions d’ordre purement pratique. C’est tellement plus simple et fluide que de devoir calculer les jours comme d’autres parents.
Certains parents décident de changer les jours chaque semaine, en faisant ce qu’on nomme le 2-3-2. En gros, l’enfant va lundi et mardi chez un parent, du mercredi au jeudi chez l’autre puis retourne chez le 1er parent pour le we, puis on fait le contraire la semaine suivante.
Pour ma part, même si je respecte totalement ce choix, s’il convient à tous, je le trouvais trop compliqué et difficile à suivre pour les enfants.
Là, les enfants savent qu’ils passent la semaine chez papa, puis la suivante chez maman.
Le « passage de relais » se fait le vendredi soir, et non pas le dimanche ou mercredi comme dans pas mal de famille.
Pas le mercredi parce que ça coupe la semaine, on en revient au 2-3-2 bien trop compliqué à mes yeux.
Le vendredi au lieu du dimanche pour commencer la semaine par le week-end, un moment où on se détend tous, on profite, on se retrouve, puis on enchaîne par la semaine d’école.
En gros, pour moi, on commence par le dessert et on finis avec les légumes.
Je trouvais également que faire ça le dimanche soir, c’était s’exposer au blues du dimanche, cette journée où on sait que ça se termine et qui est donc un peu gâchée.
Et puis, en cas de sortie, être obligé de respecter un horaire de retour me prenait pas mal la tête.
Enfin, je suis souvent soulagée le jeudi soir de savoir qu’ils partent chez leur père le lendemain. Les semaines en parents solos ne sont pas toujours évidentes et plutôt fatigantes. Je préfère donc finir épuisée ou énervée un vendredi soir qu’un dimanche soir.
Malgré l’alternance, je vois parfois, voir souvent les enfants même si c’est la « semaine de papa ».
S’ils sont malades, s’il y a un souci à l’école, n’ayant toujours pas trouvé de travail pour le moment, je suis bien plus facilement disponible que le papa.
Pour moi, c’est une évidence que de le soulager si je peux, comme je sais pouvoir compter sur lui en cas de besoin.
Nous échangeons souvent par mail, téléphone ou SMS. Plus pour faire un point ou revoir un problème ensemble.
Il arrive que nous décidions de nous retrouver afin de faire front commun devant les enfants, et surtout Tisinge, en cas de soucis à l’école ou ailleurs.
Les semaines où je n’ai pas les enfants, et même si je ne les vois pas de la semaine, je n’appelle pas pour prendre des nouvelles. Je sais qu’en cas de problème, Ex me préviendra.
Quand ils sont chez moi, Ex n’appelle pas non plus.
Par contre, les enfants savent qu’ils peuvent appeler l’autre parent quand ils veulent, nous ne leur interdiront pas.
C’est un choix tiré de mon expérience d’animatrice en colonie de vacances. Mieux vaut qu’eux appellent s’ils ont un coup de blues plutôt que d’être interrompus dans le quotidien par le parent absent, ce qui va leur rappeler le manque.
Ça fonctionne bien, il est rare qu’ils demandent à appeler l’autre parent, même s’ils parlent régulièrement de leur père avec moi et qu’ils ont hâte, le jeudi soir, d’être au lendemain pour le revoir.
Je crois que notre système fonctionne parce que nous avons su faire la différence entre le couple amoureux et le couple parental.
La séparation a été difficile à digérer pour Ex, qui a dû la subir.
Mais malgré tout, nous avons fait en sorte d’éviter les disputes stériles.
Et, surtout, même si nous sommes en froid sur une question concernant notre ancien couple, on arrive à mettre cela de côté et à rester cordial et ouverts pour parler des enfants.
Pendant un temps, nous avons eu un sacré différents sur des questions ne concernant que le divorce, et malgré tout, nous réussissions à nous voir sans nous détester ou nous envoyer des piques, et à renvoyer l’image d’un ex-couple avec des relations amicales.
La situation a un peu changé avec l’arrivée dans cette organisation d’une tierce personne.
En effet, depuis près de 10 mois, mes enfants ont une belle-mère.
Une femme qui a un enfant de l’âge de Schtroumpfette d’une union précédente.
Je l’ai vite su, par les enfants. Quand Ex m’a annoncé avoir rencontré quelqu’un, j’étais au courant depuis plusieurs semaines.
Si j’ai ressenti un léger pincement au cœur, j’ai aussi été plutôt heureuse pour Ex. Car il est clair que malgré tout ce qu’on a pu vivre, malgré la fin de notre couple, je considère toujours que c’est quelqu’un de bien qui mérite vraiment de trouver le bonheur.
10 mois plus tard, ça reste parfois chaotique. Surtout avec Tisinge en fait, qui teste les limites en permanence, et surtout avec sa belle-mère qui, la pauvre, passe de 1 à 4 enfants une semaine sur deux.
Récemment, nous avons pu commencer à échanger ensemble directement. J’attendais cela depuis longtemps, connaître cette femme qui joue un rôle dans la vie de mes enfants.
Depuis, nous nous sommes rencontrées à plusieurs reprises, nous passons beaucoup de temps au téléphone pour parler des problèmes de Tisinge et essayer de trouver des solutions.
Ce ne sera jamais une amie, certes, mais une « bonne copine », ça y ressemble pas mal.
Les enfants l’adorent (même si Tisinge dit parfois le contraire) et sont ravis d’avoir un « frère de cœur ».
Plusieurs fois, j’ai demandé aux enfants ce qu’ils pensaient de la situation, s’ils préféreraient vivre chez l’un ou l’autre, en une garde classique.
Tous les 3 sont très clairs : non. Ils sont, si on les écoute, très contents de pouvoir passer autant de temps chez papa que chez maman, même s’ils préfèrent certains trucs de chez papa ou de chez maman.
L’un dans l’autre, ils vivent plutôt bien tout ça.
Et je pense que si ça fonctionne, c’est parce que, comme dit plus haut, nous, parents, avons su faire la part des choses. Et surtout, nous avons gardés de bons rapports.
Quand je vois certaines résidences alternées où les parents se déchirent et parfois se servent des enfants pour blesser l’autre, j’avoue être assez fière d’avoir réussi à arriver à ce résultat.
J’ai réussi mon couple, même s’il a dû prendre fin pour certaines raisons. Je ne regrette aucune des 12 années passées avec Ex malgré les bas et les disputes.
J’ai réussi, avec son soutien, notre séparation. Et je crois qu’on peut s’en réjouir et en être fiers.
Enfin, nous essayons de rester cohérents concernant les punitions et les règles. A quelques exceptions près, les règles sont les mêmes chez papa et chez maman. Si je change une façon de faire, j’en informe Ex, on en discute éventuellement et il met en place chez lui.
Dernièrement, j’ai décidé de les sevrer d’écran. Ils n’ont donc plus que 30 min d’écran par jour.
Le papa a suivi le mouvement.
Et pareil pour les punitions. Si Papa a donné une punition qui doit durer plus longtemps que sa semaine, je la poursuis chez moi.
Les enfants ont vite compris et intégrés tout cela et ça passe parfaitement bien
Quelques points de droits pour finir cet article :
– Oui, même en R.A. (résidence alternée), une pension alimentaire peut être instaurée. La pension est là pour essayer de maintenir le plus possible le même niveau de vie pour les enfants chez leurs deux parents. Si l’un des deux parents touchent 4000 € par mois et l’autre 1000 €, il est clair que le juge sera plutôt enclin a accordé une pension si elle est demandée.
J’arrête tout de suite tous les pères (car ce sont eux qui se sentent les plus visés) qui viendront dire qu’ils ne voient pas pourquoi ils entretiendront leurs ex.
Non, la pension n’est pas là pour permettre à Ex de partir en vacances ou aller chez le coiffeur. Elle sert à couvrir l’alimentation, l’habillement, les frais de scolarité ou de santé…
Parce qu’il est clair qu’une paire de chaussures ou un cartable n’aura pas le même impact sur le budget d’un parent qui touche 4000 € que sur celui du parent qui en touche à peine 1000 €….
– Il y a autant de RA que de couples. Nous sommes partis sur une semaine / une semaine mais il y a des parents qui feront 5 j / 5 j ou encore 1 mois / 1 mois.
Certains parents font même 1 an / 1 an !
Le tout, c’est que ça convienne autant aux parents qu’aux enfants.
– Les allocations familiales se partagent. Mais juste les allocations familiales pures, celles qui sont versées à compter de la naissance du deuxième enfant.
Pour les autres, un seul parent les touche, celui qui sera allocataires.
Aux parents de décider qui deviendra allocataire et donc, qui touchera les différentes allocations.
Le point négatif est que les APL ou le RSA seront donc calculés en conséquence. Le parents qui n’a pas les enfants sous son numéro d’allocataire sera considéré comme célibataire.
– Pour les impôts, peu importe qui est allocataire, ce n’est pas ce qui compte pour les parts. Là encore, c’est aux parents de décider qui garde les enfants sur sa feuille.
On peut faire moitié moitié, mais on peut aussi décider que l’un prendra tous les enfants ou encore 1 enfant sur 3… A vous de faire le calcul. Il faut juste respecter la cohérence, sinon, attention au redressement pour déclaration mensongère !
Personnellement, nous avons opté pour le partage à moitié, tout simplement pour des questions de QF. Si Ex avait pris les enfants à sa charge sur les impôts, cela augmentait de façon virtuel mon Quotient Familial et, par la même occasion, faisait baisser certaines des aides ou augmentait les prix de certains services.
Ex si retrouve finalement puisque toutes les factures se basant sur le QF, je les prends à mon nom, et nous partageons ensuite les frais.
En tant que fille de divorcés, j’admire ton pragmatisme et la relation respectueuse que tu établis avec ton ex. Bravo !!
Coucou
Merci pour ton long message, c’est aussi e qu’on s’apprête a faire.
Le couple amoureux n’est plus mais le couple parental existe toujours.
On commence à chercher des solutions pour une garde alternée plus courte car les enfants sont en bas âge et une semaine c’est long.
En tout cas ça fait plaisir de te lire
Merci à toi et bon courage pour la mise en place 😉