Et cette rentrée, alors ?

Nous l’avions pas mal préparée en amont, cette rentrée.

Après l’année pourrie que nous venions de subir, le harcèlement et l’agression de Gremlins, les problèmes de comportement de Tisinge, le changement d’école, les nouvelles prises en charge….

La nouvelle école avait été choisie pour plusieurs critères : des amies y étaient et en étaient ravies, le projet pédagogique avait l’air au top, le centre aéré dans les locaux permettait d’être sûr que plus jamais Gremlins ne devrait côtoyer ses agresseurs….
Et surtout, surtout, l’école avait acceptée sans trop broncher d’inscrire une fratrie de 3, dont deux enfants avec des besoins particuliers et des AVS.

Nous avions fait 3 écoles auparavant, deux ont refusées d’accueillir Tisinge, l’une acceptait mais il fallait choisir qui, des deux derniers, aurait son AVS…. Un choix impossible pour nous parents.

J’avais balisé le terrain. Revu ma copine de grossesse, dont la fille a le même âge que Gremlins et qui serait donc dans sa classe cette année, une solution que nous avions vue avec le directeur de primaire.
Nous avions fait en sorte de nous revoir plusieurs fois, que les enfants refassent connaissance, s’apprécient, redeviennent amis.

Nous avons été visités l’école plusieurs fois, pointés les points positifs « Tu te rends compte, c’est juste à côté des pompiers, on verra les camions tous les matins ! », « Le château est à 1 min à pied, vous allez pouvoir le visiter avec les copains ! » ou encore « M. Doc est juste dans l’immeuble d’à-côté, on pourra aller lui dire bonjour régulièrement ! » (Mes enfants adorent notre doc traitant!)

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Tout l’été, pas trop de questions, ni d’appréhension. Une semaine avant, toujours pas trop de réactions.

Puis la veille, tout s’accélère. Si les deux plus jeunes se couchent sans problème et sans appréhension, pour Gremlins, c’est le drame.
A 23h, il ne cesse de se retourner dans son lit, de se lever, d’aller aux toilettes, de se plaindre de son ventre.
J’ai beau faire, rien ne le calme, rien ne l’apaise.
Je finis par lui donner un léger sédatif homéopathique, ainsi qu’un anti-douleur qui, au fond, est plus placebo qu’autre chose, le mal de ventre étant pour moi psychologique avant d’être physiologique.

Jour de rentrée.
Au réveil, Gremlins n’est pas bien « Et si les autres enfants ne m’aimaient pas et deviennent méchants comme ceux de mon ancienne école ? »

Ex vient nous chercher, et nous faisons la rentrée ensemble. D’abord les grands.
Gremlins appréhende. Où est sa copine M. et son grand frère E. qui est en CM1 ?
Est ce qu’il est bien dans la même classe qu’elle ?
D’autant que le directeur rencontré en juin a pris sa retraite.
Un léger souffle de folie nous guette, nous scrutons avec fébrilité les listes.

OUF ! Oui, elle est là. Et, un peu plus bas, un autre enfant que Gremlins connaît aussi, rapidement. Et que je me promets, intérieurement, de mettre en contact hors de l’école puisque je connais aussi pas mal ses parents.
C’est un maître, à l’air sympa, nouveau dans l’école.
Nous cherchons ensuite la classe de Schtroumpfette, sa maîtresse que mes copines mamans qualifient de « super ! Tu verras, elle est top »
Nous lui disons bonjour, et je lui pose la question qui m’obsède depuis 2 mois : l’AVS de Sarah est elle déjà nommée ? Et présente ?
OUI ! Schtroumpfette aura donc son AVS dès la rentrée, c’est chouette !

9H50. J’abandonne Ex et les grands pour filer à la maternelle. La rentrée en primaire s’éternise, je ne peux pas rester plus longtemps, Tisinge a aussi sa rentrée.

Je cherche dans les listes, trouve son nom. Chouette ! C’est la seule classe de maternelle qui se trouve dans les locaux de primaire (elle communique avec le reste de la maternelle par la cour de récréation)
Tisinge aura la chance de croiser de temps en temps ses aînés dans les couloirs !
Là encore, le nom de la maîtresse remporte un franc succès. Ma copine est ravie pour moi « Elle a eu les miens, elle est super ! ».
Ouf.

On se présente, on salue l’Atsem, et là, cette jeune femme, est que ça pourrait être… ?
OUI ! C’est l’AVS de Tisinge. Jeune, dynamique, l’air avenante et motivée.

C’est le soulagement.
Maintenant, on dit au revoir à tout le monde, et je passe ma journée à espérer que tout va bien se passer.

16H45.
Et si j’allais d’abord chercher Tisinge. Commencer par celui qui est le plus problématique normalement ?

Je le vois assis au coin regroupement, calme, attentif. ASSIS. Oui, je l’ai déjà dit. Mais même en me voyant, il reste à peu près calme. Et attends la permission pour se lever.

Qui est cet enfant ? Qu’avez vous fait de mon fils ?

Il se lève enfin avec le sourire, fier de me montrer son « travail d’aujourd’hui ». Et de me dire qu’il a « beaucoup fait de travail tu sais maman » et que « j’ai été sage aujourd’hui, c’est vrai ! »
La maîtresse a le sourire, me dit que tout s’est bien passé. Qu’elle s’attendait à pire, quand même.
Je répond avec un brin de soulagement mais un peu d’anxiété quand même que « c’est la première journée, la semaine n’est pas terminée ! »
Elle rit. Elle ne sait pas, la pauvre. Mais je ne peux qu’espérer qu’un déclic s’est passé aujourd’hui et que Tisinge va enfin devenir un élève « sympa ».

On file en primaire. Je scrute, anxieuse. Où sont les grands, et surtout Gremlins ? Est ce que ça a été ?

Il arrive, son sourire éclaire son visage quand il me repère enfin.
« Alors, comment ça a été aujourd’hui mon grand ? »
Je dois retenir mes larmes quand il répond « Maman ? Je peux rester dans cette école toute ma vie ? »
La pression retombe enfin, j’ai envie de chialer, de sautiller, de m’allonger un bon coup et enfin, enfin, respirer sans poids sur la poitrine.

Schtroumpfette arrive. Pour elle, pas de stress. Elle se plaît partout, s’adapte facilement « Tu sais maman, j’ai déjà 2 amis ! Une fille et un garçon mais je me souviens plus de leurs prénoms ! Et puis Marie, elle est gentille (son AVS). Et ma maîtresse aussi. On a fait beaucoup de travail, c’était bien ! »

On reprend le bus, et on rentre.
Pour fêter cette journée particulière, ils savent qu’un repas sympa se profile : un barbecue avec notre voisine et ses garçons.

Rires, bagarres, mayonnaises, saucisses et coca. Et puis, exceptionnellement, un peu de rab sur la soirée, avec un coucher plus tardif.
Ce n’est pas tous les jours la rentrée, et ce n’est pas tous les jours que ça se passe aussi bien, on fête ça en grandes pompes.

22 h, ils sont enfin couchés, lessivés. Le sommeil ne traîne pas.
Je regarde enfin les cartables, sachant qu’une montagne de paperasse m’attends.

Et là, le smile…

Ce petit mot du maître de Gremlins et sa conclusion, c’est juste ce qu’il fallait pour finir ma journée en beauté, et me faire imaginer une année de joie plutôt que de craintes et de galères.

“Et chaque jour, les enfants devront penser à apporter leur sourire et leur bonne humeur”

C’est sur, va falloir les remercier, ses enseignants, pour cette bonne volonté et cette bonne humeur qu’ils nous montrent en ce début d’année, et qui fait tant pour me rassurer !

Et chez vous, cette rentrée ? J’espère qu’elle fut aussi bonne que la nôtre !

2 commentaires sur “Et cette rentrée, alors ?”

  1. Ca fait plaisir à lire toutes ces bonnes nouvelles!
    Ici MisterBB est rentré en moyenne section et l’élève qui l’embêtait l’an passé n’est plus là (ouf! j’espère qu’on va partir sur de nouvelles bases). Il aime bien sa nouvelle maîtresse (qu’il croisait déjà dans la cour l’an passé).
    Bref, quel soulagement en tant que maman quand on sent nos enfants heureux!

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