Je suis avec beaucoup d’attention les blogs de Ginie, MamanWhatElse et de Croque madame parce que l’un de leurs enfants rencontre des soucis de retard de langage.
Je te l’ai déjà dit, lecteur, Schtroumpfette a un gros trouble du langage. Elle parle, mais n’est que peu compréhensible.
Avant de vraiment m’intégrer à la blogosphère parentale, je me sentais seule avec ce problème.
C’est donc avec soulagement et tristesse que j’ai découvert qu’elles aussi rencontrent mes doutes, mes peines et mes espoirs.
Comme je vous l’ai déjà dit, Schtroumpfette est prise en charge de façon intensive.
Elle est en ALD (non exonorante), est suivie par une pédo-psy, une psychomotricienne et une orthophoniste.
Elle a également une AVSI 12 h par semaine à l’école depuis deux ans maintenant.
J’espérais vraiment de toutes mes forces que le passage en CP signerait la fin d’une partie de ces aides. Surtout de celle de l’AVSi.
Une AVSI, pour ceux qui ne connaissent pas, c’est une personne en plus dans la classe assignée à un enfant en particulier.
Aide de Vie Scolaire, elle va aider l’enfant à s’intégrer à la classe, lui permettre de s’isoler si besoin, le cadrer, le guider, pour permettre que l’enfant ne pâtisse pas de son « handicap » dans sa scolarité.
Pour ma fille, l’AVS lui permet de s’isoler quand, vraiment, elle devient tellement remuante qu’elle pourrait perturber le groupe classe par frustration.
Elle l’aide aussi à se recentrer sur son travail, à remettre son attention là où il faut, pour qu’elle évolue correctement au regard des objectifs d’une classe de grande section.
3 à 4 fois par an, une équipe éducative, qui réunit tous les intervenants de la vie de ma fille, se réunit à l’école pour faire le point et donner l’orientation à suivre.
La dernière était juste avant mon hospitalisation.
Et si, une fois n’est pas coutume, j’ai eu pas mal de positif, comme ce test d’intelligence que ma fille a réussi haut la main et qui fait dire aux deux psys qu’elle a des facilités certaines d’apprentissage et même de l’avance sur beaucoup de choses, et qu’elle ne devrait donc pas rencontrer de gros soucis au CP, j’ai eu le droit aussi au négatif.
Et ce que j’ai eu le plus de mal à encaisser fut quand on m’annonça que ma fille ne pourrait se passer de l’AVS et de la personne qui la cadre à la cantine deux fois par semaine l’an prochain, au risque de prendre du retard et d’avoir des difficultés.
Vous allez me dire que ce n’est rien, ce n’est qu’une AVS, ce n’est pas la mort.
Mais pour moi, c’est aussi un peu un constat d’échec.
Malgré tout nos efforts, elle ne peut être « cette enfant comme les autres », autonome, prête pour la grande école.
Comme si ma fille passait à la grande école tout en étant encore trop bébé pour y survivre sans aide.
C’est idiot, comme pensée et comme réaction. Mais je n’arrive pas à me réjouir simplement de savoir que le passage en CP est une simple formalité tant elle est vive intellectuellement.
Je ne devrais voir que cela : ma fille est à la limite de la surdouance d’après les tests, et ne devrait avoir aucune difficulté d’apprentissage.
Je devrais me réjouir que ce point soit acquis, que je n’ai pas à me battre pour qu’elle suive tout en me battant pour son retard de langage et de comportement.
L’un dans l’autre, je devrais me réjouir qu’un retard d’intelligence ou d’apprentissage ne vienne pas s’ajouter aux problèmes que nous avons déjà.
Peut-être que j’en demande trop.
Mais pour moi, l’étape du CP, c’était THE étape. Celle qui verrait ma fille rentrer « dans la normalité », celle qui verrait ma fille être une enfant « comme les autres »
En plus, elle n’est pas l’enfant la plus à plaindre, je devrais avoir honte de me lamenter pour si peu. Qu’est-ce qu’une AVSI, après tout, avec tout ce que l’on a traversé ?
Mais je n’y arrive pas. Je me réjouis qu’elle puisse aller en CP sans problème, mais je ne pense qu’à cela : encore une année avec toute cette lourdeur de prise en charge.
Encore une année sans réel changement, sans personne pour me dire ce qu’a exactement ma fille et comment cela va évoluer.
Je n’arrive plus à voir ma fille sans son « handicap ».
Avant, quand je la rêvais en primaire, je la voyais avec juste un petit cheveu sur la langue, vestige des années de galère de son retard.
Maintenant, je n’arrive plus à la rêver sans son retard.
C’est un deuil que je dois faire. Un deuil de mes espoirs pour elle, pour moi.
Le deuil de l’enfant « parfait » que je l’espérais devenir.
Et c’est dur. Parce que j’ai beau me dire qu’il faut toujours garder espoir, j’ai connu tant de promesses non tenues, de déception quant à son retard que, parfois, le fardeau devient trop lourd.
Trop de nuages cachent le soleil, et je n’arrive plus à les écarter pour laisser un rayon venir me rappeler son existence.
Cela passera. Je vais digérer. Repartir. Rendosser mon armure et de nouveau me remplir de batailles à venir, d’espoirs peut être vains.
Mais pas pour l’instant…
Mon neveu à lui aussi un problème de langage il est dixpraxique. Il a 12ans cette année et il est suivi par beaucoup de monde il a eu aussi une avs en CP et finalement ça ne lui a pas suffit il a redoublé son CP et à été dans une nouvelle école une clis et depuis il fait des progrès phénoménal: on le comprend de mieux en mieux il ne parle plis de lui a la troisième personne, il lit correctement (grâce à son papy qui a trouver la solution en faisant un trou rectangulaire dans une feuille de carton lui permettant de lire un seul mot à la fois^^) il est très bon en maths et en géographie… c’est un enfant plein de vue qui ce fait des amis partout même si on ne le comprend pas toujours quand on ne le connais pas. Bref bon courage pour ta fille. Le chemin est souvent long et on a l’impression de se battre tout les jours mais quel bonheur de les voir arriver à faire les mêmes choses que les autres enfants ^^.
Comme quoi… Juste avec des aides adaptées et de la patience, on peut y arriver