Nous rencontrons toujours énormément de soucis avec Tisinge, notre 7 ans.
J’avais déjà évoqué son comportement, les remarques pas vraiment bienveillantes du corps enseignant, notre errance médicale…
Depuis la rentrée, il est pris en charge à mi-temps en Itep où il va tous les après-midi.
Mais son comportement se dégrade de façon inquiétante et en décembre, il a piqué une crise à l’école en menaçant de se jeter par une fenêtre.
J’ai déjà évoqué tout cela dans ce billet.
Depuis, il est sous traitement pour son TDAH et est suivi pour cela par un pédopsychiatre du CHU.
Une demande auprès d’un CMP pour un suivi plus poussé à été faite et nous avons été pris en charge il y a un peu plus d’un mois.
Lors d’un premier rendez-vous, la psy du CMP a été claire : ce n’est pas entièrement de sa faute s’il est ainsi.
C’est aussi la nôtre mais pas totalement.
Oui, clairement, pour la première fois, on nous as dit que oui, il était comme ça, c’est pas de bol.
Qu’il s’était construit ainsi à partir de son vécu, son histoire familiale, ce qu’il voit, entend, prend de nous, de la famille, des amis, de l’école.
Et qu’il était en souffrance.
Et pour la première fois, nous avons eu en face de nous quelqu’un qui nous disait que oui, c’était bien de prendre en charge les symptômes mais que ça ne servirait à rien si on ne traite pas la cause.
ENFIN !
Que nous n’avions pas à nous culpabiliser, car c’est juste la faute à pas de chance s’il réagit ainsi à ce qu’il a pu vivre sans que nous nous en rendions compte.
Lors de notre seconde séance, nous avons évoqués certaines choses et j’en ai profité pour lui demander si, malgré qu’elle essaye vraiment de nous (me) déculpabiliser de la souffrance de notre fils, cette dernière ne pourrait pas venir en partie du fait que je n’ai pas accepté ma grossesse et cet enfant qui n’était pas prévu.
Quand je suis tombée enceinte, je portais un stérilet. J’ai découvert que j’étais enceinte lors d’une hospitalisation et je me rappelle encore avoir pleuré toutes les larmes de mon corps à l’annonce de cette grossesse.
J’avais déjà deux enfants encore petits (ils avaient 2 ans ½ et 1 an ½), mon couple était bancale, j’étais épuisée physiquement et moralement, nous venions d’acheter une maison et devions emménager sous peu et faire des gros travaux. Et je ne rêvais que d’une chose : reprendre un travail.
Autant vous dire que l’annonce d’une grossesse n’était clairement ni attendue, ni réjouissante.
Je ne me suis pas du tout investie dans cette grossesse. Je n’ai pris aucun des compléments demandés, j’ai zappé certains rendez-vous médicaux, je n’ai fait aucune prise de sang ou analyses prévues…
A quasi 5 mois, j’étais en menace d’accouchement prématuré et censée rester le plus possible au repos.
Mais comme je n’arrivais pas à accepter, à intégrer cette grossesse, je n’en ai rien fait, et je me vois encore, pleine de contractions, en train de poncer les murs, installer un velux ou monter un lit double énorme et lourd.
Je n’ai pas vraiment choisi son prénom. Je n’arrivais pas à m’y investir, aucun prénom ne résonnait en moi.
J’ai fini par faire fi de tout ça et choisir « le moins pire ».
Le jour de l’accouchement, j’étais une touriste.
Assise sur mon ballon, avec ma liseuse, ne m’arrêtant que pour souffler au plus fort de la douleur.
J’ai accouché seule. Le papa n’a pas pu arriver à temps. Toujours en retard #humour
Je n’ai pas versé une larme, je n’ai rien ressenti hormis le soulagement que cette grossesse soit enfin terminée.
Je suis rentrée chez moi et j’ai prévenu ma gynéco que je ne ressentais pas grand chose. Oh, je m’occupais de mon bébé, pas de soucis.
Le prendre dans les bras, le câliner. Mais tout cela un peu en pilotage automatique.
Pendant 3 mois, je ne l’ai jamais appelé par son prénom. Je n’y arrivais pas, c’était comme si ça ne collait pas.
Parfois, je m’en suis voulue. J’étais loin d’être une mère aimante pour ce bébé que j’ai mis en halte garderie dès que ce fut possible.
Ce qui a été le déclic, finalement, ce fut l’hospitalisation de notre aîné.
Il a passé 4 longues semaines en réanimation pédiatrique et pendant plus d’une dizaine de jours, nous avons vécus la peur au ventre de le perdre.
Ma mère et ma sœur se sont relayés pour s’occuper de Tisinge et de sa sœur pendant que je passais mes journées à l’hôpital et leur père y passait ses nuits.
Parfois, de l’adversité peut sortir du beau. Parce qu’il m’aura fallu ça pour que mon dernier né me manque et se fasse une place dans ma tête.
J’ai pleuré de ne pouvoir être avec lui, de rater ses premiers exploits.
Et j’ai enfin réussi à l’appeler par son prénom, à me projeter dans l’avenir avec lui.
Plusieurs fois je me suis demandée s’il n’avait pas ressenti ce rejet et si son comportement ne serait pas une façon de s’en protéger.
Mon petit garçon qui veut faire croire au monde entier qu’il est un gros dur, qu’il n’a besoin de personne.
Qui cherche à attirer l’attention, à être au centre de l’attention mais n’utilise pas les bonnes méthodes pour ça.
J’ai donc rapidement évoqué cette idée à la psy qui, contrairement aux autres professionnels qui gravitent autour de Tisinge, a trouvé ça important et pertinent.
Ce sera d’ailleurs le thème de notre prochain rendez-vous qui me paraît, du coup, bien trop loin dans le temps.
En attendant, on est en stand-by.
Son comportement s’est encore aggravé au point qu’un maintien à l’école n’était plus possible.
Cela fait désormais deux semaines que notre 7 ans est accueilli à l’Itep en temps plein, ce qui ne le réjouit pas.
Égoïstement, ça me fait du bien. Je n’ai plus besoin de multiplier les transports Itep-école et, cerise sur le gâteau, je n’ai quasi plus de réflexions sur son comportement, puisque l’Itep a l’habitude de ce genre de problématique.
C’est reposant, moralement, de ne pas se prendre chaque jour des retours négatifs sur son enfant et les sous-entendus sur notre éducation (bien que nous aillons eu la chance cette année d’avoir une école ultra bienveillante).
Si je partage ça aujourd’hui, c’est parce que j’avoue que je me sens seule avec ce ressenti. Cette impression d’avoir été une mère insuffisante à un moment et cette culpabilité sur le présent qui en découle.
Et je me dis que, comme bien souvent, je ne dois pas être la seule.
Alors peut être que cela pourra en aider d’autres. Ou peut être que celles ou ceux qui l’auront vécus sauront me donner de bons conseils et de l’espoir sur une amélioration et une reprise scolaire ?
Bonjour je ne vis pas la même chose. Mais mon second a des difficultés il est dyspraxique. Hyper émotionnel a fleur de peau. Il est né avec un ulcère donc hospitalisation de 15j en neonat en couveuse avec très peu le droit de le prendre. Et j’ai découvert il n’y a pas longtemps que bébé il était un Babi (bebe aux besoins intenses) toujours a pleuré et vomir du a son ulcère. Je sais maintenant que j’ai mal agi en le laissant pleuré des heures seul dans son lit car je n’arrivais plus à faire face et trop peur de lui faire mal pour le faire taire… j’ai 3enfants et ils n ont pas 4 ans d’écart entre la grande et le dernier. Je pense fortement que son grand besoin de câlins de contact d’être rassuré viens de la. Il a 10ans et ne gère pas du tout. Il a besoin que je dois la pour avancer. Je me dis que je l’ai rendu comme ça. A cause de moi il subit une vie qui aurait pu être beaucoup mieux.
L’absence de son père y est aussi pour quelque chose. Il s’en occupe 4semaine dur l’année mais c’est bien plus que les années ou nous étions ensembles…
Je vous envoi tout mon courage. Et ne vous culpabiliser pas. C’est comme ça. La vie nous met des bâtons dans les roues et on fait comme on peut pour ne pas tomber ni dérailler.
Bises
Merci ! Et bon courage pour ton loulou (tutoie moi 😉 )
Bonjour petite maman ,
Il ne faut pas culpabiliser c’est certain mais c’est facile à dire .
Tu sais, je pense que tout ce que vous avez vécu restera c’est certain, il y aura peut être des cicatrices mais justement ce ne sera plus des blessures purulentes, mais simplement de jolies cicatrices!
Tu fais, ainsi que ta famille un travail sur cela, ça va forcément changer des choses !
Ton fils a besoin de se faire repérer pour exister,avec le travail que vous faites ensemble, cela va s atténuer !
Tu devrai lui parler des difficultés que tu as rencontrées à l’époque sans lui dire qu’il n’était pas voulu …
Mais qu’il est arrivé comme ça , et que ça n’a pas été facile puisqu à l’époque il y avait déjà deux petits enfants et que vous étiez tous épuisés , que tu t’es bien occupé de lui mais que tu n’avais pas le temps!
Mais lui dire aussi que maintenant la vie sans lui est inconcevable , que tu l’aimes d’un amour fou, que tu ferai tout pour lui ….
Je vous souhaite à toi et ta famille beaucoup de courage, et une longue vie pleine d’amour !
Je vais lui en parler, oui, avec l’appui de la psy.
Merci !
Bonjour,
je n’ai jamais été dans cette situation.
Tout ce que je peux faire c’est apporter mon soutien.
Courage à vous.
Merci ❤
Bonjour les mamans débordées. J’ai moi même 5 enfants dont des jumeaux.
Je vous envoie plein d’amour pour ces caps difficiles à passer.
Dites vous bien que vous êtes des mamans extraordinaires qui faites au mieux de vos capacités du moment. Soyez fières de ce que vous donnez. Et ayez beaucoup d’amour et de compassion pour vous même.