J’ai choisi la solution de facilité

En tout cas, c’est ce que beaucoup pensent.

J’ai été opérée d’un by-pass en mai 2012. Il y aura bientôt deux ans, donc. 50 kg de moins. Deux ans plus tard, j’ai acquis une qualité de vie qui fait que je ne regrette rien.

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Quand j’ai fait le choix de passer par la chirurgie bariatique, je l’ai fait en toute connaissance de cause.
Je savais que cela allait me demander un investissement important. Que les suites opératoires pouvaient être compliquées.

J’ai pris cette décision sans en parler à personne. J’ai vu un chirurgien. Fait les démarches pour savoir si je pouvais avoir le droit à cette opération. Sans en parler à personne. Même pas à Père Charmant. Pour prendre la décision sans être influencée en bien comme en mal.

Quand Père Charmant l’a su, quelques jours avant le coup de fil qui allait me dire, si oui ou non, je pouvais en bénéficier, il a tout de suite été enthousiaste et à mes côtés.
Il savait combien mon obésité me faisait souffrir.

Parce que j’étais obèse morbide. Je faisais 122 kg pour 1,71 m.
Parce que je me planquais sous des vêtements horribles.
Parce que je souffrais de problèmes de dos, de genoux.

J’ai attendu la veille de mon opération pour en parler à mes proches. Certains ont compris. Les autres non. Certains m’ont soutenu et encouragé pendant que d’autres me fustigeaient de prendre ce risque et de choisir une solution de facilité.

Parce que c’est facile de passer 18 mois de ma vie à multiplier les examens médicaux plus ou moins invasifs pour savoir si l’opération pouvait me mettre en danger.
Parce que c’est facile de se dire qu’effectivement, je prends un risque qui pourrait faire du mal à mes enfants.
Parce que c’est facile, après l’opération, d’avoir mal pendant plusieurs jours et d’avoir des difficultés à manger pendant quelques mois.
Parce que c’est facile de voir certaines choses être exacerbées par l’opération, comme mes problèmes rénaux.

Parce que c’était si facile d’avoir le regard pesant des gens quand j’étais grosse et que j’avais le malheur de manger en public
Parce que c’était si facile de s’habiller sans goût, comme un sac à patates.
Parce que c’était si facile de ne plus pouvoir porter mes enfants sans me faire un lumbago et finir à l’hôpital
Parce que c’était si facile de ne pas pouvoir marcher plus de quelques heures sans souffrir atrocement des genoux pendant plusieurs jours.

Mai 2012 a changer ma vie.

J’ai perdu 50 kg.
J’ai découvert le plaisir de faire du shopping, de m’habiller
Je me suis découverte féminine et fière de plaire
J’ai enfin pu faire des efforts physiques sans en payer le prix.

Oui, il y a des à-côtés qui n’étaient pas prévus et qui sont plutôt négatifs.
J’ai eu des problèmes rénaux, de calculs. Qui m’ont souvent conduit à l’hôpital.
Pas déclenchés par l’opération, mais qui ont été amplifiés par elle.

Et pourtant je n’arrive pas à regretter mon choix.

Parce que je peux enfin vivre comme les autres et ne plus penser que mon obésité va finir par me tuer et laisser mes enfants orphelins. Ou que mon obésité va finir par me rendre handicapée.

Alors cela me tue, quand, deux ans plus tard, je dis que je suis heureuse malgré les soucis que je rencontre, certains viennent me gâcher mon plaisir en me disant que j’ai fait le mauvais choix, que j’ai choisi la solution de facilité.

Ma mère est la première à me le dire. Deux ans plus tard, elle me reproche toujours de l’avoir fait.
Je ne comprends pas qu’elle et les autres ne puissent tout simplement pas passer outre leurs propres peurs et se réjouir pour moi, pour tout ce que j’y ai gagné…

J’ai choisi une solution. Elle était loin d’être facile. Mais c’était celle qui me fallait. Et qui m’a permis de recouvrer enfin la santé et la joie.

Crédit photo : http://cati-mini-by-pass.over-blog.com/article-by-pass-avant-apres-40361077.html

8 commentaires sur “J’ai choisi la solution de facilité”

  1. Merci pour ce témoignage… Ma sœur à commencé les démarches pour se faire opérer. Quand elle m’en a parlé au début, j’étais septique. Et puis je me suis dit : si cela lui permet d’être mieux, et donc plus épanouie et enfin complètement heureuse, alors ok, je vais la soutenir !! Son opération est prévue pour le printemps. Même si j’ai des inquiétudes, je préfère les garder pour moi, elle n’a pas besoin de cela. Ce dont elle a besoin c’est de savoir qu’on l’aime, et qu’on est là pour elle quoi qu’il arrive !

    1. On a tous des inquiétudes face à une technique qui reste encore peu connue (et assez taboue encore)
      Mais il faut vraiment soutenir la personne qui se lance, car c’est un long parcours avant, la décision est murement réfléchie et le parcours est long après aussi.
      Tu as raison de la soutenir 😉

  2. Bonjour je c’est ce que c’est également de ne pas être soutenue,d’entendre dire de sa propre soeur que j’ai choisie la facilité d’une chirurgie et ces satané kilos qui nous pourrie la vie aussi bien au niveau santé. J’ai un caractère asses fort ce qui me permet de tenir tête et de continuer mon chemin sur la bonne voie. Tout comme toi je souffre de douleur du do(colonne vertébrale tordu) et de genoux dont l’un d’entre eux est très abimé par mon surpoid. Il est vrai que nous devon passer par un parcourt médical complet avant de revoir le chirurgien et graçe à cette opération nous pouvons tout changer je veux dire perte de poids santé amélioré et surtout etre toujours de ce monde pour pouvoir continuer notre bonheur avec nos enfants.

    1. Voilà. C’est loin d’être la solution de facilité, c’est sur. Mais c’est un réel soulagement. Et nous pouvons être fières ! ^^

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